Communiqué commun LDH, FIDH et International Campaign for Tibet
À l’occasion de la prochaine visite en Chine du Président Macron, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres International Campaign for Tibet (ICT) et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) l’ont appelé à placer la question des droits humains – notamment au Tibet – au cœur de ses échanges avec ses interlocuteurs chinois.
Le Président Macron se rendra en visite officielle à Pékin et Canton du 4 au 8 avril prochains. Il sera accompagné par une importante délégation d’acteurs économiques et de personnalités issus d’horizons divers, ainsi que par la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – décision prise à Bruxelles lors du Sommet européen du 24 mars dernier. L’Elysée a précisé que la guerre en Ukraine serait au centre des discussions.
« Nous comprenons que l’Ukraine ait une place importante dans les discussions entre les Présidents Macron et Xi Jinping, mais cela ne doit pas se faire au détriment des échanges sur les droits humains, qui sont dans une situation déplorable dans tout le pays ainsi qu’à Hong Kong, au Xinjiang (région Ouïgoure) et au Tibet, où la politique d’assimilation agressive du gouvernement chinois menace à terme d’éradiquer la culture et l’identité tibétaines » indique Vincent Metten, directeur des Affaires européennes pour International Campaign for Tibet.
Selon le classement de l’organisation Freedom House, et pour la troisième année consécutive, le Tibet est le territoire le moins libre sur la planète à égalité avec le Soudan du Sud et la Syrie. Preuve que le peuple tibétain continue de souffrir sous la répression chinoise, au moins deux Tibétains de plus se sont immolés l’année dernière, portant à près de 160 le nombre d’immolations au Tibet depuis février 2009.
« Il est important de re-paramétrer les relations entre la France et la Chine afin de mettre les droits humains au coeur de la politique extérieure française. Le Président Macron doit dénoncer avec force, en privé mais aussi publiquement, la repression qui touche les activistes et défenseurs des droits de l’homme chinois, les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains » insiste Patrick Baudouin le président de la LDH.
En amont de sa visite, la LDH, la FIDH et International Campaign for Tibet ont adressé un courrier et une note de briefing au Président de la République lui demandant de soulever la reprise d’un dialogue entre le gouvernement chinois et les représentants du Dalaï-lama afin de trouver une solution durable et mutuelle au conflit Sino-Tibétain. Ils y rappellent que le Dalaï-lama ne demande pas l’indépendance pour son peuple mais une véritable autonomie comme le prévoit la Constitution chinoise. Les associations attirent aussi l’attention du Président sur le sort d’un million d’écoliers tibétains qui sont placés de force dans des internats où ils sont coupés de leur famille et de leur culture, politique récemment dénoncée par des experts des Nations unies.
Pour Andrea Giorgetta, directeur du Bureau Asie de la FIDH: « La Chine s’oppose à l’universalité des droits humains au nom du relativisme culturel. Cette hiérarchisation des droits n’est pas acceptable et la France ainsi que ses partenaires européens, au regard de la situation alarmante des droits humains en Chine, doivent rappeler aux autorités chinoises que les droits humains sont indivisibles et universels et qu’ils s’appliquent à toutes et tous sans distinction ».
La dernière visite officielle du Président Macron en Chine date de novembre 2019. Depuis lors aucune rencontre entre le Président français et son homologue chinois n’a eu lieu.
Paris, le 30 mars 2023
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