L’affaire Assange au regard du droit : 14 ans de persécution judiciaire

À l’issue de l’audience décisive du 20 mai, la Haute Cour britannique tranchera quant à la possibilité d’un ultime appel de Julian Assange au Royaume-Uni pour empêcher son extradition vers les Etats-Unis, où il est menacé de 175 ans de prison. 

Journaliste australien, Julian Assange est le fondateur de WikiLeaks. Localisé en Europe, cet organisme de presse recueille, sécurise et met à disposition du public et des médias des documents classifiés (des “leaks”), déposés par des lanceurs d’alerte. Dès 2010, des informations d’intérêt général, tels des crimes de guerre impliquant des Etats ou des actes délictueux commis par des multinationales, sont ainsi portées à notre connaissance via des titres de renommée internationale (The Guardian, El País, Le Monde, The New York Times, etc.)

En 2010, WikiLeaks révèle les crimes de guerre perpétrés par les Etats-Unis et leurs alliés durant les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Depuis, Assange est la cible d’une persécution judiciaire ininterrompue. Il est aujourd’hui sous le coup de l’”Espionage Act” (loi interne états-unienne de 1917) : c’est en effet à ce titre que les Etats-Unis réclament son extradition à l’Angleterre, pays où il est détenu depuis 5 ans, après s’être réfugié 7 ans à l’ambassade d’Equateur de Londres. Les charges actuelles visent donc à criminaliser l’obtention et la divulgation d’information relatives à la “sécurité nationale”, lesquelles sont pourtant des pratiques habituelles du journalisme d’investigation.

Diverses questions de droit découlent de cette situation :

– Qu’est-ce que “l’Espionage Act” et comment s’articule-t-il avec la liberté de la presse ?

– Comment s’explique/s’applique l’extraterritorialité du droit américain ?

– Peut-on parler d’instrumentalisation du droit à des fins politiques (lawfare) ?

– Comment se justifie cette disproportion de la peine encourue de 175 ans ? 

– Que dire du fonctionnement de la justice britannique dans l’affaire Assange ?

– Un éventuel recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme est-il envisageable ? 

– L’avis de la Cour européenne des droits de l’Homme serait-il respecté par le Royaume-Uni ? …

Conférence

Jeudi 16 mai à 19h30, salle Olympe de Gouges, Paris 11e (métro Père Lachaise)

Le Comité de soutien Assange, Le Vent Se Lève et de nombreux partenaires dont la LDH proposent une grande conférence sur la persécution judiciaire de Julian Assange et ses implications en matière de droit avec des avocats et juristes spécialistes du dossier.

Avec les interventions de :

  • Christophe Marchand, avocat de Julian Assange depuis 2015, il le représente devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ;
  •  Deepa Driver, observatrice juridique (elle a suivi toutes les audiences d’extradition) et universitaire dans le domaine de la réglementation financière et de la responsabilité des entreprises et des États ;
  • William Bourdon, avocat pénaliste spécialisé dans le droit des médias et la défense des lanceurs d’alerte ;
  • Eric Alt, magistrat et administrateur de l’association de lutte contre la corruption Anticor.

La conférence commencera à 19h30 mais les portes ouvriront dès 18h30, avec les stands des différents partenaires et une buvette.

Organisation et partenaires : Comité de soutien Assange, Le Vent Se Lève, LDH (Ligue des droits de l’Homme), L’Humanité, Anticor, Blast, Les Amis du Monde diplomatique, Fédération internationale des journalistes, SNJ, SNJ-CGT, Acrimed, Là-bas si j’y suis, Les Mutins de Pangée, Mouvement de la paix, Centre mosellan des droits de l’Homme.

Rassemblements partout en France

Mardi 21 mai à 18h, partout en France

Des rassemblements pour Julian Assange se tiendront un peu partout en France au lendemain de l’audience décisive à Londres.

Rassemblements déjà prévus à : Ajaccio, Dijon, Metz, Mulhouse, Paris, Toulon…

Voir la liste complète des événements prévus par nos sections

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.