La LDH dénonce les dérives de l’industrie du porno aux côtés des victimes

Constituée partie civile aux côtés des victimes dans l’affaire « French Bukkake », la LDH entend soutenir leur action contre les infractions aggravées par le sexisme et le racisme qu’elles ont subies.

L’industrie du porno peut dissimuler de véritables crimes. C’est le cas dans l’affaire « French Bukakke » ayant donné lieu à une information judiciaire ouverte en octobre 2020 à Paris suite aux plaintes de plusieurs femmes dénonçant les violences sexuelles dont elles ont été victimes.

Le 28 février 2023, la LDH s’est constituée partie civile aux côtés des victimes et entend soutenir pleinement leur combat face aux infractions aggravées par le sexisme et le racisme dénoncées.

Par suite, des poursuites sont engagées pour les chefs de traite des êtres humains, viol en réunion, travail dissimulé et diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne.

Toutefois, l’ordonnance de mise en accusation du 31 août 2023 ne retient pas les circonstances aggravantes de racisme et de sexisme manifestement présentes dans cette affaire. La LDH a donc interjeté appel de cette décision. Etait également sollicité par les parties civiles que la qualification de « torture et actes de barbarie » soit retenue contre les accusés. L’enjeu de cet appel était aussi le renvoi des mis en cause devant une Cour d’assise, et non devant la Cour criminelle départementale.

Après trois reports, la chambre de l’instruction a rendu sa décision le 6 février 2025. Celle-ci a confirmé l’ordonnance de mise en accusation, rejetant les demandes des requérantes, considérant notamment que les actes commis sur les actrices « participent à la réalisation d’œuvres de l’esprit » et en déduisant que les propos litigieux – racistes et sexistes – ont été tenus « à raison de l’objet de l’œuvre, à savoir l’excitation sexuelle de spectateurs par la mise en scène de femmes présentées comme entièrement disponibles sexuellement pour leurs partenaires qui les traitent comme des objets sexuels » et non à raison du sexe des actrices ou de leur appartenance réelle ou supposée à une prétendue ethnie, religion ou race.

Notons, enfin, que les expressions outrageantes, invectives et termes de mépris relevés « ne comportent en eux-mêmes, aucune allégation ni aucune imputation d’un quelconque fait et n’ont pu porter atteinte à l’honneur ou à la considération des plaignantes ».

Plusieurs pourvois ont été formés contre cette décision, notamment par la LDH.

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