Pétition internationale pour la liberté d’expression et la fin de la violence en Iran

Pétition internationale

Depuis la proclamation des résultats falsifiés de l’élection présidentielle du 12 juin 2009, par centaines de milliers, des manifestants défient l’ordre établi en Iran. Ils expriment leur désir ardent de citoyenneté, s’insurgent contre la fraude électorale et la suppression des libertés. Une terreur aux multiples visages se déchaîne désormais contre eux. Aux forces de sécurité antérieures – la police, les pasdarans et les bassidjis – s’ajoutent des agents en civil, munis d’armes blanches et d’armes à feu, qui s’attaquent aux rassemblements pacifiques pour tuer et blesser les manifestants. Les domiciles privés, les cités universitaires sont attaqués de jour ou de nuit. Les prisons sont le siège de tortures et de viols. Des tribunaux envoient à la mort après des jugements sommaires. L’arsenal judiciaire d’exception est perfectionné.

Cependant, malgré les milliers d’arrestations, les condamnations, les aveux médiatisés de prétendus repentis, le mouvement de contestation populaire ne cède pas à la menace. Alors même que les libertés politiques fondamentales sont inexistantes, il se déploie à chaque occasion et démontre la supériorité de sa stratégie non violente. Le gouvernement iranien, qui comptait sur son épuisement, se heurte chaque jour à de nouvelles vagues de contestation. Celles-ci amènent une radicalisation des slogans, qui visent de plus en plus clairement la structure théocratique du régime iranien.

Rien d’étonnant à ce que, dans ce contexte, une nouvelle vague de répression sanglante menace aujourd’hui la société civile iranienne. Les intellectuels et les démocrates du monde entier doivent lui opposer une réponse immédiate et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger le peuple iranien en lutte pour ses droits légitimes. La violence ne peut, en effet, se déchaîner que dans la mesure où l’opinion publique internationale demeure inerte ou indifférente.

C’est pourquoi les soussignés, affirmant leur soutien de principe à la liberté de la presse et la liberté d’expression, exigent la libération des intellectuels, journalistes et militants emprisonnés et torturés en Iran, et plus généralement l’arrêt de la répression qui prive le peuple iranien de son droit à l’autodétermination politique.
Ils demandent instamment aux organismes internationaux compétents de faire valoir ces exigences en permanence auprès du gouvernement iranien.

Premiers signataires
Ervand Abrahamian, University of New York – Hans Adler, Univesity of Madison – Giorgio Agamben, philosophe (Venise) – Ali Aïjjou, ingénieur-conseil (Maroc) – Hocine Aït-Ahmed, homme politique (Algérie)
Arezki Aït-Larbi, journaliste (Alger) – Kazem Alamdari, California University – Aziz Al-Azmeh, Central European University (Budapest) – Tewfik Allal, coordinateur du Manifeste des libertés (Paris) – Elisabeth Allès, CNRS – Emily Apter, New York University – Rasheed Araeen, artiste
(G.-B.) – Srinivas Aravamudan, Duke University – Daryoush Ashouri, Independent Scholar – Jean-Christophe Attias, EHESS – Etienne Balibar, Université Paris-Nanterre – Ali Banuazizi, Boston College – Asef Bayat, Leiden University – Sohrab Behdad, Denison University – Bochra Bel Haj Hmida, avocate (Tunisie) – Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH – Ahmed Benchemsi, directeur de « Tel Quel » – Raja Ben Slama, psychanalyste (Le Caire) – Sana Benachour, Université de Tunis, présidente de l’ATFD – Esther Benbassa, EHESS (France) – Fethi Benslama, Université Paris-VII – Sophie Bessis, historienne (Paris) – Homi K.
Bhabha, Harvard University – Jacques Bidet, Paris-Nanterre – Ulrich Bielefeld, Hamburger Institut für Sozialforschung (Allemagne) – Alain Borer, University of Southern California – Mehrzad Boroujerdi, Syracuse University – Rosi Braidotti, professeur (USA) – Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières – Wendy Brown, California University – Judith Butler, California University – Eduardo Cadava, Princeton University – Marie-Claire Caloz-Tschopp, Université de Genève
Luther P. Carpenter, College of Staten Island – Barbara Cassin, CNRS – Chahla Chafiq-Beksi, écrivain (Paris) – Dipesh Chakrabarty, University of Chicago – Gayatri Chakravorty Spivak, Columbia University – Iain Chambers, Istituto Universitario Orientale (Italie) – Khémaïs Chammari, cofondateur de la LTDH et de l’IADH (Tunisie) – Abdesselam Cheddadi, historien (Maroc) – Houchang E. Chehabi, Boston University – Khadidja Chérif, sociologue, Université de Tunis – Jean Cohen, Columbia University – Drucilla Cornell, Rutgers University – Mehdi Dadsetan, Université de Chambéry – Jean Daniel, écrivain, journaliste – Touraj Daryaee, University of California – Emilio De Ipola, Université de Buenos Aires – Hent De Vries, Johns Hopkins University – Costas Douzinas, Birkbeck Institute (G.-B.) – Waddick Doyle, American University of Paris – Jean-Pierre Dubois, président de la LDH-France – Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix – Zineb El-Rhazoui, journaliste
(Casablanca) – Roberto Esposito, Université de Naples – Christopher Fynsk, University of Aberdeen – François Gèze, éditeur – Todd Gitlin, Columbia University – Stathis Gourgouris, Columbia University – Ramon Grosfoguel, University of Southern California – Ariela J. Gross, University of Southern California – Mohammed Harbi, historien – Amir Hassanpour, University of Toronto – Wolfgang Fritz Haug, Universitaet Berlin – Carlos Herrera, Université Cergy-Pontoise – Yves Hersant, EHESS
James Holston, UC Berkeley – Alfonso M. Iacono, Université de Pise – Didier Idjadi, CNAM (Paris) – Jeffrey C. Isaac, Indiana University – Engin F. Isin, Open University, London – Ramin Jahanbegloo, University of Toronto – Alan Johnson, professeur (USA) – Elif Kayi, journaliste
(Allemagne) – Michael Kazin, Georgetown University – Jean Kerleroux, journaliste – Françoise Kerleroux, linguiste – Kheloudja Khalfoun, avocate (Alger) – Martti Koskenniemi, International Law – Abdellatif Laâbi, écrivain – Ernesto Laclau, University of Essex – Karim Lahidji, président de la LDDH Iran, vice-président de la FIDH – Jacques Lezra, New York University – Lydia H. Liu, Columbia University – Charles Malamoud, directeur honaoraire, EHESS – Gilles Manceron, historien – Boyan Manchev, CIP – Giacomo Marramao, philosophe (Italie) – Mehrdad Mashayekhi, Georgetown University – Abdelwahab Meddeb, écrivain, Paris-X
Abdelhamid Mehri, homme politique (Algérie) – Deborah W. Meier, editor of Dissent and The Nation – Christoph Menke, Goethe Universitaet Frankfurt am Main – Gilbert Meynier, historien – Mansoor Moaddel, Eastern Michigan University – Claudia Moatti, Université Paris-VIII – Behrooz Moazami, Loyola University – Haideh Moghissi, York University – Yashar Mohtashem, militant associatif (Paris) – Shahrzad Mojab, University of Toronto – Edgar Morin, philosophe – Jean-Luc Nancy, professeur émérite – Antonio Negri, philosophe – Gérard Noiriel, EHESS – Farhad Nomani, American University of Paris – Bertrand Ogilvie, Paris-Nanterre – Anthony Pagden, UCLA – Saeed Païvadan, Université Paris-VIII – Nasser Pakdaman, Université Denis-Diderot – Susan H. Perry, University of California-Irvine – Nasrin Rahimieh, University of California-Irvine – Saeed Rahnema, York University – Josep Ramoneda, directeur du Centre culturel contemporain de Barcelone – Jacques Rancière, philosophe – Judith Revel, Sorbonne-Panthéon – Bruce Robbins, Columbia University – Ruth Rosen, professeur émérite – Jerome Rothenberg, Harvard University – Nourrédine Saadi, écrivain – Foad Saberan, psychiatre – Hazem Saghiya, journaliste – Ranabir Samaddar, Mahanirban Calcutta – Lynne Segal, University of London – Nick Serpe, editor of “Dissent” – John B. Sharp, California University – Alice R.
Sharp, California University – Shu-mei Shih, UCLA – Ebrahim K. Soltani, Syracuse University – Bahram Soltani, Paris-Sorbonne – Néguine Sonboli, militante associative (Paris) – Ann Laura Stoler, anthropologue – Benjamin Stora, historien – Pep Subirós, philosophe – Rajeswari Sunder Rajan, New York University – Kamran Talattof, University of Arizona – Khaoula Taleb-Ibrahimi, linguiste – Wassyla Tamzali, essayiste – Nadia Tazi, philosophe – Emmanuel Terray, EHESS – Soraya Tlatli, California University – Nayereh Tohidi, California University – Nadia Urbinati, Columbia University – Farzin Vahdat, Vassar College – Immanuel Wallerstein, Fernand-Braudel Center – Michael Walzer, professeur émérite
Patrick Weil, CNRS – Melissa Williams, University of Toronto – Hossein Ziai, California University – Slavoj Zizek, philosophe – Alenka Zupancic, philosophe.

Pour signer cet appel : azadiha@mailfr.com

Avec le soutien de la Ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI), la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Comité indépendant iranien contre la répression des prisonniers politiques, et le Manifeste des libertés.

Cet appel international est paru :

– “Al Hayat” (Londres, 6 février), cliquez ici.
– “Al Awan” (Le Caire, 6 février 2010), cliquez ici.
– “Il Manifesto” (Italie, 6 février 2010), cliquez ici.
– “TAZ” (Allemagne, 7 février 2010), cliquez ici.
– “Libération” (France, 9 février 2010), cliquez ici.
– Site du Manifeste des libertés (Paris, 10 février) Avec une version perse : cliquez ici.

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