Appel à rassemblement dont la LDH est signataire, le mercredi 15 mai à 18h30 devant l’Ambassade de Tunisie à Paris
Mise en œuvre du discours raciste du pouvoir en place : Restreindre la liberté de celles et de ceux qui préservent la dignité des migrants
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) observe avec consternation les événements tragiques et honteux qui se déroulent dans notre pays ces jours-ci où on assiste à une chasse des migrants subsahariens et, dans la foulée, aux associations et organisations qui œuvrent à la sauvegarde de la dignité humaine.
Après l’arrestation du président du Conseil tunisien pour les réfugiés et de son vice-président, pour avoir publié des offres destinées aux hôtels tunisiens afin de pouvoir héberger des migrants africains, ont eu lieu l’arrestation et la perquisition du domicile de la présidente de l’association de lutte contre le racisme Mnamty, Saadia Mesbah, le lundi 6 octobre, accusée d’avoir aidé les migrants africains subsahariens.
Ces arrestations font suite au discours raciste prononcé par le président de la République en 2023, relancé le 6 mai 2024 lors de la réunion du Conseil national de sécurité, discours suivi par un mémorandum d’entente avec l’Union européenne. Mémorandum signé alors que les migrants subsahariens étaient l’objet de campagnes violentes sécuritaire, de déportations forcées et de déplacements dans le désert, ce qui a causé des dizaines de décès. Ce mémorandum reflète une approche sécuritaire des deux parties signataires au mépris des principes des droits humains et des droits des migrants et demandeurs d’asile…
Les récentes arrestations s’inscrivent dans le cadre des attaques répétées menées par le pouvoir tunisien contre les associations et organisations de la société civile indépendante dans le but de réprimer leurs activités sous prétexte de « inféodation et allégeance aux puissances étrangères ainsi que de financements étrangers ».
Le CRLDHT :
- exprime sa totale solidarité avec Saadia Mosbeh, présidente de l’association Mnemty et avec Cherifa Riahi, ancienne directrice de l’association « Tunisie, terre d’asile » et avec toutes celles et tous ceux qui sont arrêtés ainsi qu’avec les organisations qui sont harcelées et poursuivies. L’aide aux migrants est un devoir humain qui mérite d’être promue et non niée et criminalisée ;
- appelle le pouvoir à renoncer aux discours racistes et à la diabolisation des migrants et à leur stigmatisation, ainsi qu’à abandonner l’approche sécuritaire de l’immigration qui éloigne la Tunisie de ses racines et ancrages africains en la transformant en gardien des frontières européennes ;
- exhorte le procureur général d’appliquer la loi contre le racisme n° 50 de 2018 pour contrecarrer ces discours de haine et de racisme sur les réseaux sociaux et dans les médias, en particulier ceux proches du pouvoir ;
- en appelle à la lucidité du peuple tunisien face aux dangers du discours raciste que le pouvoir cherche à instaurer et à instrumentaliser pour justifier son projet autoritaire et son échec économique et social
- appelle toutes les organisations de droits humains en Tunisie et dans le monde à rejeter les politiques racistes du régime tunisien, menées avec la bénédiction de la droite et l’extrême-droite européennes, et à œuvrer pour une coopération tuniso-européenne basée sur le respect des droits humains et des droits des migrants, et non sur des approches sécuritaires qui font de la Tunisie une base avancée du combat contre l’immigration.
Rassemblement le mercredi 15 mai 2024 à 18h30 devant l’Ambassade de Tunisie, place André Tardieu, Paris 75007 (métro Saint François Xavier, ligne 13)
À l’appel de :
Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) ; Association des Tunisiens en France (ATF ) ; Comité pour le respect des libertés et droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Fédération des Tunisiens citoyens des deux Rives (FTCR) ; Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)
Partis politiques Tunisiens :
Attayar France ; Al Jomhouri France
Soutien de :
Agir pour le changement démocratique en Algérie (ACDA) ; Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (ACORT) ; Association des Marocains en France (AMF ) ; Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) ; Association Femmes Plurielles ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) ; ATTAC France ; Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim) ; Confédération française démocratique du travail ( CFDT ) ; Collectif régional pour la coopération Nord-Sud – Ile de France (CIBELE) ; Coalition internationale des sans-papiers et migrants (CISPM) ; Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH) ; Comité de sauvegarde de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme ; Collectif régional pour la coopération Nord-Sud – Hauts de France (CORENS) ; Droit au logement (DAL) ; Droits ici et là-bas (DIEL) ; Fédération des associations de solidarité avec tout-e-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ; La marche des solidarités ; LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Réseau Féministe Ruptures ; Riposte internationale ; Solidarité internationale LGBTQI+ (SIL) ; SOS Racisme ; Syndicat Solidaires
Partis Politiques :
ENSEMBLE ! ; Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)
Paris, le 14 mai 2024