La LDH soutient le film “Une histoire banale”, d’Audrey Estrougo

Une histoire banale : celle d’une jeune femme de 30 ans qui travaille à Paris, qui est amoureuse et va bientôt s’installer avec le garçon qu’elle aime, qui aime sortir en boîte avec ses amies quand il n’est pas là. Un soir, un de ses collègues de bureau la raccompagne en scooter. Elle refuse de le laisser venir chez elle prendre un verre mais il la suit et la viole. Elle est anéantie. Du dégoût à la peur et à la culpabilité, de la haine des autres à la haine de soi, jusqu’à la tentative de suicide, elle descend aux enfers. Elle a quitté William après lui avoir avoué la vérité, sachant qu’ils ne seront plus jamais heureux ensemble. Mais, lentement, elle cesse de se détruire et apprend à se retrouver elle-même. Elle finit par porter plainte.

C’est précisément cette volonté de normalité qui fait l’intérêt du film : une fille d’aujourd’hui, une bonne actrice, Marie Denardaud, et ses copains, joyeux et sympathiques, dans un décor parisien quotidien, avec de belles images. Rien de sinistre : la dénonciation du crime n’en est que plus vraie et plus forte. Banalité du viol, commis dans la grande majorité des cas par des hommes connus de la victime ; banalité des rapports de domination auxquels les femmes sont assujetties et qui le rendent possible ; banalité du soupçon, ici policier, selon lequel si une fille est violée c’est qu’elle portait des jupes trop courtes.

Ajoutons que ce film a été tourné avec une cagnotte réunie sur Internet, en trois semaines, dans l’appartement de la réalisatrice, et que les comédiens étaient bénévoles.

Parce que ce genre de sujet est moins vendable que les apologies de la prostitution, très à la mode ces derniers temps au cinéma… Mais c’est une approche très vraie, qui ouvre avec justesse le débat.

 

Une histoire banale
Fiction, 2013
Durée : 83 mn
Réalisation : Audrey Estrougo
Distribution : Damned Distribution/ Destiny Distribution

Voir la bande annonce du film

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