La LDH ne s’associe pas à la campagne pour le boycott des produits israéliens

Lutter pour le droit du peuple palestinien à un Etat dans des frontières issues des résolutions internationales, reconnaître son droit à résister contre l’occupation, rappeler que les réfugiés palestiniens bénéficient d’un droit au retour dont les conditions doivent être négociées entre les parties, dénoncer la politique insensée, meurtrière et criminelle du gouvernement de M. Sharon, voici ce que la LDH n’a cessé de dire.

La LDH a toujours considéré qu’aucune solution ne pouvait se fonder sur la défaite de l’une ou l’autre partie mais bien sur la reconnaissance des droits des Israéliens et des Palestiniens à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues.

Soutenir le peuple palestinien, c’est aussi convaincre une majorité d’Israéliens qu’il n’y a pas d’autre solution juste et efficace que la reconnaissance pleine et entière des droits du peuple palestinien.

Et ce n’est pas en désignant tout un peuple comme responsable qu’on le conduira à prendre conscience du caractère criminel de la politique de son gouvernement.

Dans ces conditions, appeler, aujourd’hui, au boycott des produits israéliens comme, hier, au boycott des relations culturelles et universitaires, c’est, à coup sûr, empêcher tout progrès.

En revanche, il appartient à la communauté internationale, notamment à l’Union européenne, de prendre les mesures nécessaires pour que les accords internationaux, en particulier les accords d’association, soient respectés et qu’Israël soit sanctionné lorsqu’il en viole les clauses, soit en matière de droits de l’Homme, soit en déguisant les produits issus des colonies comme étant de sa provenance, bénéficiant ainsi illégalement de détaxes douanières préférentielles.

Si le peuple palestinien est légitime à résister, y compris par les armes, à l’armée et aux milices des colons israéliens, affirmer, de près ou de loin, que les attentats suicides commis contre des populations civiles sont légitimes, c’est renforcer encore un peu plus l’enfermement d’une partie de la société israélienne et interdire aux forces de paix de ce pays de progresser. C’est aussi projeter une ombre sur l’avenir de la société palestinienne elle-même.

Telles sont les raisons qui conduisent la LDH à ne pas s’associer à une campagne en faveur du boycott des produits israéliens et justifiant, si peu que ce soit, les attentats contre des civils.

Paris, le 11 juillet 2002

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