Il y a urgence à prendre enfin en charge les migrants, dans le respect de leurs droits et de leur dignité

Communiqué LDH

La septième visite du ministre de l’Intérieur à Calais, mercredi 21 octobre, n’aura décidément rien apporté de bon aux migrants de la « jungle » de Calais !

A la suite de ce déplacement, une opération de grande envergure a été menée et des centaines de personnes migrantes ont été interpelées. La préfecture du Pas-de-Calais a alors prononcé des obligations de quitter le territoire français (OQTF), libellées à la hâte et à la chaîne, et ces migrants ont été dispersés dans différents centres de rétention administrative (Cra), souvent très éloignés : Marseille, Toulouse, Nîmes, Paris-Vincennes, Le Mesnil-Amelot… pour certains, transportés parfois en avion par des compagnies privées !

Cette opération, si elle n’était pas tragique pour les personnes qui en sont victimes, pourrait paraître grotesque et ubuesque. En effet, la nationalité des personnes concernées empêche, de fait, leur éloignement dans des pays considérés comme trop dangereux : Syriens, Irakiens, Erythréens, Soudanais ne peuvent être expulsés ! Ainsi, pour plus de 99 % d’entre eux, ils seront libérés et… reviendront à Calais !

Pourquoi imposer à des personnes vulnérables et précaires, déjà traumatisées par les drames de l’exil, cette épreuve supplémentaire ? Libérées, elles se retrouvent totalement démunies, à la porte des centres de rétention, sans moyens de transport ni d’hébergement.

Au côté des associations présentes dans les centres de rétention (La Cimade, Ordre de Malte, Forum réfugiés-Cosi, entre autres), La Ligue des droits de l’Homme s’indigne d’une « opération » essentiellement médiatique, aussi inutile que cruelle.

Elle appelle les pouvoirs publics à sortir de l’improvisation et d’une politique de l’image pour mettre en place un plan d’urgence permettant une réelle prise en charge des migrants dans le respect de leurs droits et de leur dignité.

 

Paris, le 12 novembre 2015

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