Communiqué du Comité de soutien aux familles roumaines Orly, Choisy le Roi, Vitry sur Seine Soutenu par la LDH, le MRAP, Médecins du Monde,
A Choisy le Roi et Orly, plusieurs dizaines de familles roumaines tsiganes, comme des dizaines d’autres dans le Val de Marne et en Ile de France ont fui leur pays, la Roumanie, pour cause de discrimination importante, prouvée et avérée par les grandes organisations internationales des droits de l’homme et de la santé. Or, malgré une volonté manifeste d’insertion, aucun droit, à part la scolarisation et les soins de manière partielle, ne leur est reconnu : ni logement, ni titre de séjour, accès difficile au soins… Malgré des promesses des pouvoirs publics de proposer un hébergement, rien n’a été fait. Vivant dans des conditions précaires et dangereuses (rats, absence d’eau, de WC, caravanes délabrées) et face à l’urgence, certaines familles ont décidé de s’installer dans ces logements inoccupés, voués à une démolition future. Des demandes d’expulsion ont aussitôt été formulées par l’OPAC. Le tribunal de grande instance de Créteil a accordé des délais mais ces délais touchent à leur fin. D’autres familles vivent dans des caravanes ou baraques construites sommairement, sans autres revenus que les aides caritatives et ventes dans les rues. Ces familles ne sont pas des gens du voyage, mais vivent souvent en caravane parce que c’est l’abri le plus accessible.
La plupart des personnes concernées sont autorisées à rester sur le territoire français car elles attendent des réponses aux demandes de titre de séjour, soit dans le cadre de la loi de 1998, soit comme demandeur d’asile. Les enfants scolarisés sont inscrits dans plusieurs écoles de Choisy le Roi et Orly pour la suite de leur projet scolaire et d’intégration en 2001/2002.
Au niveau national, un comité de défense des droits de l’homme, animé par Médecins du Monde et composé d’associations comme la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, le GISTI, l’ASAV, a demandé une audience au Premier ministre et à différents services des ministères concernés par la situation des roumains tsiganes en France.
Au niveau européen le collectif ROM Europe a demandé à l’ONU la reconnaissance des discriminations que vivent les roms dans leur pays.
Nous demandons vivement qu’aucune expulsion n’ait lieu sans proposition d’hébergement ou logement. Nous redemandons à Monsieur le Préfet que le plan d’urgence régulièrement demandé pour ces familles soit enfin organisé par tous, élus, préfecture, DDASS, Éducation nationale et bailleurs sociaux. Nous demandons aussi que la question des domiciliations et de la délivrance de l’aide médicale d’État ne soit plus soumise à des restrictions et à des discriminations.
Plus les solutions proposées d’hébergement seront mises en œuvre rapidement, plus vite la situation de ces familles sera améliorée.
Nous demandons enfin que chacun prenne ses responsabilités en ne montrant pas du doigt ces familles comme étant les responsables de tout ce qui pourrait être délinquance dans nos communes. C’est au contraire par des prises de position humaines et en informant la population des raisons de la présence des tsiganes en France que l’on fera avancer les projets des uns et des autres et la connaissance réciproque, comme cela s’est fait en France pour de nombreuses communautés.
Ces familles ont besoin de notre aide. A plusieurs reprises, les habitants de Choisy le Roi et Orly ont manifesté leur soutien en aidant directement les familles, en participant à des réunions de soutien ou en signant des pétitions.
Orly, le 14 septembre 2001
Contact :
LDH, place du Fer à Cheval -94310 – ORLY