CERCLE DE SILENCE SUR LE DROIT DES ÉTRANGERS

Droits des étrangers

LDH : Ldh d'Aix en Provence

Date
08/10/2022 - 11h30 - 12h00

Lieu
Place de la Rotonde
Place du Général de Gaulle, 13627 Aix-en-Provence

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CERCLE DE SILENCE SUR LE DROIT DES ÉTRANGERS

Au début du mois d’août la volonté gouvernementale a été de proposer un nouveau projet de loi concernant l’immigration. Depuis des propos très divers, sous couvert d’un souci humanitaire, cachent une volonté perverse « d’efficacité » dans les mesures d’éloignement des exilés non régularisés.

Ainsi en est-il des propos du ministre de l’Intérieur qui déclarait le 20 septembre devant la commission des lois « Il y a plein de gens qui méritent sans doute des régularisations et qui ne les [obtiennent] pas aujourd’hui », et qui reprend dans le même temps l’idée formulée par le président de la République en mars dernier, lors de sa campagne électorale, d’associer le refus de demande d’asile à une obligation concomitante de quitter le territoire (OQTF) ; afin d’éviter bien entendu qu’un autre motif, professionnel, familial, de santé, etc., ne justifie le maintien en France de ceux qui exercent leur droit de recours.

Le même ministre souhaiterait, de plus, prolonger d’un à trois ans la durée pendant laquelle une OQTF permet un placement en rétention administrative ou l’assignation à résidence d’un étranger, afin d’éviter « une fragilisation juridique de la chaîne de l’éloignement déjà complexe ».

Cela revient à fragiliser en contrepartie, pour ne pas dire réduire à néant, les dispositions de la circulaire Valls qui restent aujourd’hui parmi les rares moyens de régulariser les sans-papiers. Comment un préfet accepterait-il en effet de délivrer un titre de séjour à quelqu’un qui est, et reste, sous obligation de quitter le territoire ?

On note au passage l’importance de cette circulaire lorsque l’on connaît la revendication de l’intersyndicale qui soutient les livreurs parisiens sans-papiers, travaillant en autoentrepreneurs, et qui demande – à la suite de la manifestation de ces travailleurs dans les rues de la capitale – d’actualiser la circulaire en incluant les « factures » et les « preuves de paiement » émises par les différentes plates-formes dans la liste des pièces qui justifient le travail en France ».

Que penser par ailleurs des propos tout récents du président de la République qui déclare vouloir conditionner l’octroi des visas dans les pays d’émigration à « l’esprit de coopération pour reprendre les étrangers en situation irrégulière » après avoir affirmé que « notre politique, aujourd’hui est absurde [car elle] consiste à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui sont dans la plus grande misère, dans les quartiers les plus pauvres. […] Cette politique est tout à la fois inefficace et inhumaine, inefficace parce que nous nous retrouvons avec plus d’étrangers en situation irrégulière que nombre de nos voisins, inhumaine parce que cette pression fait qu’on les accueille trop souvent mal »

Si l’on essaye de comprendre, il faut donc accueillir les exilés de façon humaine en exigeant parallèlement que leurs pays d’origine les reprennent rapidement, sous peine de tarir la délivrance de visas à leurs compatriotes. Kafkaïen !

Nous vous attendons nombreux pour un nouveau cercle de silence, samedi 8 octobre, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.

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