Chine : RSF et un collectif d’ONG demandent la grâce pour le journaliste Huang Qi, qui risque de mourir en prison

Reporters sans frontières (RSF) et treize autres organisations, dont la LDH, appellent le président chinois Xi Jinping à gracier le journaliste Huang Qi, double lauréat du prix RSF, gravement malade et qui risque de mourir en prison s’il n’est pas immédiatement libéré

Dans une lettre conjointe, Reporters sans frontières (RSF) et treize autres organisations de défense des droits humains ont appelé le président chinois Xi Jinping à gracier le journaliste d’investigation chinois Huang Qi, 57 ans, double lauréat du prix RSF de la liberté de la presse. Le journaliste, détenu depuis novembre 2016 et condamné en juillet 2019 à 12 ans de prison, souffre de graves problèmes de santé et risque de mourir s’il n’est pas immédiatement libéré.

« Cette sentence équivaut à une véritable condamnation à mort compte tenu de l’état de santé catastrophique de Huang Qi, qui a déjà passé plus de dix années de sa vie en détention, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle le président Xi Jinping à « faire preuve d’humanité en exerçant son droit de grâce, afin que le journaliste soit libéré avant qu’il ne soit trop tard.»

Le 29 juillet 2019, la Cour populaire intermédiaire de Mianyang (Sichuan) avait condamné le journaliste à une peine de 12 ans de prison pour « révélation de secrets d’État » et « divulgation de secrets d’État à l’étranger » après deux années de détention provisoire et un jugement à huis clos. Le journaliste, lauréat du Prix RSF de la liberté de la presse 2004 et fondateur du site d’informations sur les droits humains 64 Tianwang, Prix RSF 2016, est en réalité puni pour avoir dénoncé dans ses articles les violations des droits humains dont se rendent coupables certains officiels chinois.

Dans une déclaration publiée le 20 décembre 2018 par le Haut commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) suite à une requête déposée par Reporters sans frontières (RSF), quatre experts des droits humains à l’ONU appelaient aussi à la libération immédiate du journaliste, mettant en avant le fait que son état de santé risquait de « continuer à se détériorer jusqu’à un point fatal » s’il restait en détention, du fait des mauvais traitements et de l’absence de soins subis.

En 2017, le lauréat du prix Nobel de la paix et du prix RSF, Liu Xiaobo, et le blogueur dissident Yang Tongyan sont tous deux morts d’un cancer non traité en détention et au moins dix défenseurs de la liberté de la presse prisonniers en Chine, dont Huang Qi, risquent de subir le même sort.

La Chine détient dans ses geôles plus de 114 journalistes et se trouve au 177e rang sur 180 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020.

Signataires : Article 19 ; Association of Taiwan Journalists ; Chinese Human Rights Defenders ; Committee To Protect Journalists ; FIDH ; Freedom House ; Human Rights Foundation ; Human Right In China ; Index On Censorship ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Taiwan Media Watch Foundation ; Reporters sans frontières ; Safeguard Defenders 

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