La LDH est horrifiée devant le désastre humain provoqué par les attentats commis aux États-Unis d’Amérique. La LDH a manifesté auprès de l’Ambassade des États-Unis en France sa compassion pour toutes les victimes. Tous ses membres sont solidaires de cette souffrance. Cette volonté de tuer aveuglément n’est en aucune manière légitime. Tout combat politique est comptable des moyens qu’il emploie. Ces crimes ne peuvent que disqualifier la cause de ceux qui les accomplissent et les soutiennent. Poursuivre les auteurs et les commanditaires de ces actes est une nécessité qui doit s’exercer dans le respect des règles du droit international. La force de toute démocratie est de ne pas répondre à de tels crimes avec les moyens de leurs auteurs. A défaut, ceux-ci auraient atteint leur but ultime : amener les démocraties à se renier. Le monde entier est donc concerné par ce qui vient de se dérouler et par ses conséquences. Le fanatisme insupportable de ceux qui acceptent d’aller au suicide et de provoquer la mort de milliers de personnes n’explique pas tout ; il faut aussi examiner les raisons pour lesquelles certains ont perdu tout sens commun et pourquoi d’autres pourraient en faire autant. Des populations entières sont soumises au joug d’une violence économique ou d’État qui ne leur laissent aucun espoir. La communauté internationale mène une politique de plus en plus inégale. Le droit d’une grande partie des peuples est nié au profit des Etats les plus riches qui s’arrogent le droit de dicter leurs volontés au monde entier. Et le symbole de cette politique que sont les États-Unis ne doit pas dissimuler les responsabilités d’autres pays dont ceux de l’Union Européenne. Le degré des injustices internationales a atteint un niveau si élevé que ceux qui ne voient d’autres issues que dans la violence aveugle pourraient devenir de plus en plus nombreux. Se contenter, dans ces conditions, d’appeler à la répression et à l’union sacrée contre le terrorisme sans remédier à cette politique de deux poids et deux mesures, c’est s’enfermer dans une vision aux antipodes des valeurs universelles où s’affronteraient l’empire du bien symbolisé par les Etats Occidentaux et l’empire du mal symbolisé par l’Islam et tous les pays du Sud. L’escalade de la violence serait au bout du chemin. Vaincre le terrorisme, c’est, certes, employer les mesures de force nécessaires à la protection des populations mais c’est aussi rétablir un équilibre international qui tarisse l’injustice dans laquelle cette folie meurtrière plonge ses racines. Paris, le 18 septembre 2001