Dans l’émission télévisée « Bonjour chez vous ! A l’heure de la présidentielle » du 26 janvier 2022 à laquelle il était invité, Eric Zemmour a soutenu des propos constitutifs d’une provocation à la haine envers un groupe de personnes déterminé, les immigrés, à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, ou une race déterminée.
En effet, à l’interpellation de son interlocutrice affirmant que tous les délinquants ne sont pas des immigrés ou des enfants d’immigrés, il avait répondu avec véhémence par l’affirmative et, pour appuyer son raisonnement, avait invité l’animatrice à aller voir dans les prisons françaises.
Ces propos, en ce qu’ils établissent un lien de cause à effet entre les personnes immigrées et la délinquance, incitent leur auditeur à la haine envers les immigrés et sont donc constitutifs du délit de provocation à la haine raciale, réprimé par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881.
La LDH avait saisi le parquet d’une plainte simple le 8 mars 2022.
Suite au silence du parquet, la LDH s’est constituée partie civile, le 25 janvier 2023, pour délit de provocation à la discrimination ou à la haine raciale.
Le 12 octobre 2023, l’affaire est renvoyée au tribunal correctionnel de Paris. L’audience eut lieu le 12 mai 2025.
Par un jugement rendu le 2 juillet 2025, les magistrats ont relaxé Eric Zemmour, jugeant que les propos reprochés à l’intéressé « ne répondent pas aux caractéristiques du délit de provocation à la haine ». « Aussi excessifs ou provocants que ces propos puissent paraître », ils ne s’appliquent pas à tous les immigrés, « mais à sa seule fraction délinquante ».
En l’absence d’appel interjeté par le ministère public, ce jugement est définitif.
