Activités dîtes ludiques en milieu carcéral : note du directeur interrégional des services pénitentiaires de Bordeaux

Afin d’assurer la mise en œuvre de l’instruction ministérielle du 19 février 2025, et dans le prolongement de cette dernière, le directeur interrégional des services pénitentiaires (DISP) de Bordeaux a édicté une note de service à destination des directeurs des services pénitentiaires d’insertion et de probation et des chefs d’établissements pénitentiaires de son ressort, en date du 24 février 2025.

Après avoir rappelé qu’« aucune activité ne peut être ludique ou provocante et qu’il doit y avoir adéquation totale entre l’objectif de réinsertion et l’activité proposée », la note du directeur interrégional énumère un certain nombre d’activités devant être immédiatement suspendues. Ces décisions d’annulation ont notamment visé les activités suivantes :

  • activité « danse orientale », accessibles aux personnes détenues au quartier femmes de la maison d’arrêt d’Angoulême ;
  • activité « yoga », ouverte deux fois par mois à une quinzaine de personnes incarcérées à la maison d’arrêt de Niort ;
  • activité « relaxation », proposée deux fois par an à une douzaine de personnes détenues de la maison d’arrêt de Tulle dans le cadre d’un programme AAP promotion de la santé ;
  • activité « médiation animale », organisée chaque semaine avec quinze personnes incarcérées au centre de détention d’Uzerche ;
  • activité de « relaxation – gestion des émotions », accueillant une vingtaine de personnes détenues des quartiers « module respect » et d’unité pour détenus violents (UDV) du centre de détention d’Uzerche dans le cadre de quinze séances annuelles ;
  • activité « yoga », ouverte à vingt-quatre personnes détenues à la maison d’arrêt de Bayonne dans le cadre de deux stages en août et novembre 2025 ;
  • activité « atelier et spectacle de magie », proposée à douze personnes détenues à la maison d’arrêt de Bayonne les 29 et 30 septembre 2025.

En outre, il apparaît que certaines activités, qui devaient être proposées à l’extérieur à des personnes détenues à la maison d’arrêt de Niort ayant obtenu une permission de sortir, ont également été déprogrammées.

La LDH s’est associée à l’Observatoire international des prisons (OIP) et à cinq autres organisations pour introduire, le 16 avril 2025, une requête en annulation contre cette note du directeur interrégional des services pénitentiaires de Bordeaux.

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