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La vidéosurveillance n’est pas efficace : un délinquant s’adapte ou se déplace hors du champ de la caméra, dans un autre lieu. La vidéo surveillance déplace le problème, ce n’est pas responsable. La seule « logique sérieuse » serait alors de tout vidéosurveiller. Peut-on imaginer une telle société ?

« Alerte à la société de surveillance » c’est le titre du premier chapitre du rapport 2006 de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). Etre surveillé amène les personnes même bien intentionnées à modifier leur comportement. C’est là une atteinte sournoise à la liberté d’aller et de venir, au libre arbitre. La vidéo surveillance est une contrainte, une oppression. L’enregistrement de l’image d’une personne sans son consentement est une atteinte à sa vie privée.

Quant à la remarque qui semble de bon sens : pourquoi s’opposer à la vidéo surveillance si on n’a rien à se reprocher, il s’agit là d’une inversion du droit dans notre pays. En effet, toute personne est considérée innocente jusqu’au jour où il est établi qu’elle a franchi les limites de la loi commune auquel cas, elle est sanctionnée. Avec la vidéosurveillance, au fond, c’est l’inverse : toutes les personnes qui passent devant la caméra sont de fait et indistinctement, considérées comme potentiellement fautives ou suspectes.

Et puis il faut bien rappeler qu’il est plus d’un lieu dans ce monde où les caméras permettent d’identifier les opposants. Une majorité municipale ou nationale, et donc l’intention de la personne derrière la caméra, peut toujours évoluer.

C’est sur la base de ces principes que nous nous opposons à la vidéosurveillance.

La vidéo surveillance coûte cher et est une réponse technique à des questions qui appellent au contraire des solutions basées sur le contact humain :

Elle participe à la destruction du lien social. Elle est une réponse illusoire tant au « sentiment » d’insécurité qu’à la « question » de l’insécurité. Les personnes ont tendance à se déresponsabiliser, en cas d’incident, sur la personne qui est ou sera derrière la caméra. En cela la vidéosurveillance renforce à long terme « l’insécurité ». On ne répond pas au mal être, à la souffrance des gens due à leur insécurité sociale, aux incivilités et même aux dégradations, avec des machines.

Pour des solutions à long terme, il vaut mieux renforcer les services publics, payer des correspondants de nuit, des médiateurs, des employés municipaux chargés de l’entretien et de la surveillance des locaux, des concierges pour les bâtiments publics et dans les quartiers, des travailleurs sociaux…

Au final, la vidéosurveillance est un renoncement à trouver des solutions utiles.

Pour le président et par ordre, la secrétaire ,

M.F. Lehmann

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