Manifestement, le simple fait de déléguer son pouvoir à un représentant ne suffit plus à exprimer la participation des citoyens au fonctionnement de la démocratie. La volonté de participer plus directement aux choix que font les représentants élus pose une double question.
D’une part, comment organiser cette participation ? Ceci conduit à formuler plusieurs interrogations ou se mêlent plusieurs niveaux d’interventions. Comment favoriser l’expression des citoyens face aux pouvoirs locaux, nationaux et européens, voire internationaux ? Comment introduire dans le processus démocratique l’expression du mouvement social dans son ensemble ? Comment, aussi, ne pas laisser cette expression citoyenne être confisquée par ceux qui ont accès aux moyens de communication ?
D’autre part, quelle est l’articulation entre la participation de chacun ou des différents corps intermédiaires et l’expression de la souveraineté ? Autrement dit, comment reconstruire l’intérêt général en conjuguant l’indispensable légitimité du suffrage universel et l’apport de multiples actions concrètes et quotidiennes des citoyens dans l’espace public ?
Comment dès lors reconstruire le lien de légitimité entre société civile et pouvoirs gouvernants ? Comment organiser une démocratie plus effective dans une société de réseaux et de groupes en recomposition ? Comment ouvrir des débouchés politiques aux initiatives civiques et sociales émergentes, c’est à dire développer des espaces pertinents de citoyenneté et poser les questions de l’égalité des droits qu’elle soit politique, sociale ou territoriale. Nous devons réfléchir aux diverses manières d’introduire l’expression du mouvement social dans le processus civique et le processus civique dans le mouvement social. Il ne s’agit pas seulement ici de ’démocratie participative’. Ce qui est à organiser c’est, avec bien plus d’ambition, une réappropriation du pouvoir par les citoyens. Ces dernières années montrent qu’il existe des formes d’action rénovées. Pour être en prise avec ces mouvements de la société et y prendre toute sa place, la LDH doit plus que jamais être un contre-pouvoir.
Quelle démocratie voulons nous ? C’est au nom de l’intérêt général que la LDH propose de prospecter l’avenir. Celui-ci n’est pas bouché. Les principes existent et les solutions sont largement à inventer. A nous d’ouvrir, avec tous les acteurs, un lieu de débat. Pour que la démocratie au lieu de se recroqueviller, s’approfondisse. Pour la République reste porteuse de changement, d’intégration de tous ceux qui participent de cultures différentes. Tous citoyens !