Le racisme, retour du passé ou permanence du temps présent ?

« Des bananes pour la guenon ». La ministre de la Justice a eu à subir ces derniers mois des injures et des attaques dont la virulence et l’odieuseté semblaient condamnées par un passé monstrueux. Il n’en est rien semble-t-il pour des personnes et des mouvements dont l’égarement va jusqu’à inculquer à leurs enfants, emmenés par leurs parents, défendre la « famille » dans les rues, la haine de l’autre, de sa couleur, de sa diversité, de son orientation sexuelle, de son origine supposée ou réelle, bref, de sa vie, de la vie. Dans le dossier que nous vous présentons, nous revenons sur les dimensions de cette question. Où l’on verra que le racisme, entre les dénégations de la fille et les affirmations du père, reste une structure fondamentale des extrêmes droite, et combien l’UMP par calcul ou par inclination lorgne vers ces bas-fonds. On lira aussi que ces figures du racisme, ces caricatures de l’étrange étranger, sont issues de l’imaginaire colonial qui n’a pas (encore ?) disparu des mémoires et dans les pratiques courantes des propos de comptoirs, de stades et autres. Tous ce substrat aurait dû justifier l’existence d’un combat résolu au plus haut niveau. Mais il n’en est rien, et de reculs en oublis, les plans de lutte contre le racisme se sont révélés des chiffons de papier. Et, pourtant, ce racisme dont il faut dominer à la fois les singularités et comprendre l’unicité, aurait mérité que l’on s’y opposât de toutes ses forces. Las, les réponses institutionnelles n’ont pas été à la hauteur de l’attaque qu’a subie la République, à la hauteur de la mise en cause de l’image du pays dans lequel nous vivons.

Dans un appel à l’action, associations et syndicats ont décidé d’agir ensemble pour rappeler que, non décidément, le racisme n’est pas une idée comme les autres, qu’il est un danger pour l’humanité toute entière. L’appel à la mobilisation pour des manifestations le 30 novembre en est, nous l’espérons, qu’une étape.

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