Le Mémorial du quai Branly, le pouvoir et les nostalgiques de la colonisation

Communiqué LDH

En dépit des protestations exprimées par les associations de victimes de l’OAS (notamment l’Anpromevo) ainsi que les organisations d’anciens combattants de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie (Ufac, Fnaca, Arac, etc.), le président de la République et son gouvernement ont décidé d’inscrire sur la colonne centrale du Mémorial du quai Branly, voué aux morts de ces conflits, les noms des victimes civiles de la manifestation appelée par l’OAS de la rue d’Isly, à Alger, du 26 mars 1962, à l’occasion du 48e anniversaire.Si la Ligue des droits de l’Homme s’incline devant la mémoire des civils victimes de ce tragique événement, elle rappelle, d’une part, que, durant toute la durée de la guerre d’Algérie et les mois qui ont suivis le cessez-le-feu, les populations civiles ayant subi des massacres ou des exactions et les personnes disparues ont été extrêmement nombreuses et se comptent par centaines de milliers, et, d’autre part, que la manifestation de la rue d’Isly du 26 mars 1962 avait été organisée par l’OAS dans le cadre d’un mouvement insurrectionnel armé contre les autorités de la République pour s’opposer au choix politique de la paix et de l’indépendance de l’Algérie approuvé très largement par le peuple français.

Dans ces conditions, ouvrir ce Mémorial, voué jusque-là aux victimes combattantes de l’armée française et de ses forces supplétives, aux seules victimes civiles d’une manifestation organisée par une organisation terroriste qui n’a pas hésité à ouvrir le feu sur des soldats français, ne peut que susciter nos plus vives protestations.

Nous ne pouvons y voir qu’une nouvelle tentative du pouvoir politique pour chercher à satisfaire les demandes d’un lobby nostalgique de la colonisation qui cherche à parler au nom des rapatriés d’Algérie et est lié à l’extrême droite.

Paris, le 26 mars 2010

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