Dossier de presse du Collectif campagne française TOTAL pollue la démocratie

3-Bref résumé du rapport de Burma Campaign uk

Nous, organisations membres du collectif français ’Total pollue la démocratie’ et de la campagne internationale pour le retrait de Total de Birmanie, affirmons que la Birmanie est dirigée par une dictature militaire qui opprime sa population, alors que ses dirigeants s’enrichissent, comme d’ailleurs les entreprises multinationales qui collaborent avec le régime. TOTAL, quatrième compagnie pétrolière au rang mondial, est partenaire en affaire avec la dictature birmane. Elle est présente en Birmanie depuis 1992, en dépit des fortes réserves exprimées par les responsables élus démocratiquement en Birmanie, dont un grand nombre sont placés en détention parla junte. Madame Aung San Suu Kyi, chef de file des démocrates birmans, indiquait en 1996 que « Total est devenu le premier soutien du régime militaire birman ». Elle confiait également à l’hebdomadaire français, Le Nouvel Observateur, que « la compagnie pétrolière française Total savait ce qu’elle faisait quand elle a investi massivement en Birmanie, alors que d’autres multinationales se retiraient du marché pour des raisons éthiques ». Et elle ajoutait, « Total doit en assumer les conséquences. Le pays ne sera pas toujours gouverné par des dictateurs ».

La Ligue nationale pour la démocratie (LND), dirigée par Madame Aung San Suu Kyi, a remporté 82% des sièges lors des élections en 1990 en Birmanie. Ce parti a régulièrement appelé les compagnies étrangères à ne pas investir en Birmanie, car ces investissements contribuent au maintien de la dictature dans ce pays. La plupart des représentants des minorités ethniques de Birmanie soutiennent également cette position. Par conséquent, cette recommandation invitant les compagnies à ne pas investir provient de l’intérieur de la Birmanie.

Le rapport de Burma Campaign UK réunit l’essentiel des éléments disponibles sur le rôle joué par Total dans le soutien à la dictature en Birmanie. Plus largement, il couvre les violations des droits de l’Homme liées à la construction du gazoduc de Total, le soutien financier apporté par Total à la dictature et l’impact de la présence de Total en Birmanie sur la politique étrangère française et donc sur la politique européenne à l’égard du régime birman. Les conséquences de la présence de Total en Birmanie s’étendent bien au-delà de l’installation du gazoduc sur 63 kilomètres : cette présence touche en effet au coeur de la politique internationale à l’encontre d’un des régimes les plus brutaux du monde. Pour cette raison, il est essentiel pour tous ceux et celles qui souhaitent des changements en Birmanie de demander le retrait de Total de Birmanie. Tant que TOTAL maintiendra sa présence en Birmanie, la dictature sait qu’il y a peu de chances que la pression se renforce contre elle.

La publication du rapport de BCUK coïncide avec le lancement d’une nouvelle campagne internationale réclamant le retrait de la firme Total de Birmanie. La campagne est soutenue par 41 organisations dans 18 pays (liste non close).

Les conclusions du rapport :

– Politique étrangère de la France : La présence de Total en Birmanie a un impact sur la politique étrangère française. Afin de protéger les intérêts de Total, le gouvernement français a fait obstacle au renforcement de la position commune de l’Union européenne sur la Birmanie – en particulier en ce qui concerne les sanctions économiques. Ainsi, jusqu’à présent, aucune sanction significative et de nature à gêner réellement la junte birmane n’a été prise par l’Union européenne.

– Financement de la dictature : L’investissement de Total en Birmanie constitue pour le régime une source de financement importante qui lui a permis de renforcer ses capacités militaires et donc son contrôle sur la population birmane. La présence de Total en Birmanie nuit par conséquent à la perspective d’une démocratisation du pays.

– Violations des droits de l’Homme : TOTAL ne pouvait ignorer les risques pour les populations civiles habitant à proximité du futur gazoduc, inhérents au déploiement de troupes de l’armée birmane dans cette région. Pourtant, la compagnie a choisi d’utiliser (via la MOGE), les services d’une armée connue depuis longtemps pour son extrême et persistante brutalité. TOTAL se rend de ce fait complice de graves violations des droits de l’Homme, y compris le recours au travail forcé ; elle doit assumer pleinement les responsabilités que cela implique.

– Recours judiciaires : La décision du partenaire de Total en Birmanie, la firme américaine Unocal, de conclure un accord avec les victimes birmanes plutôt que de soutenir les procès devant les tribunaux américains devrait susciter l’inquiétude de TOTAL. Une plainte similaire est en cours d’instruction en France, la Cour d’appel de Versailles ayant récemment rejeté la demande de non-lieu introduite par les avocats de Total.

– Drogue, armes et blanchiment : Il existe plusieurs indices selon lesquels le régime a employé les ressources licites de Total pour couvrir ses activités de blanchiment d’argent sale, notamment pour l’achat d’armes via la MOGE.

– Échec de « l’engagement constructif »: L’ « engagement constructif » prôné par le groupe Total depuis plus d’une décennie n’a pas produit le moindre changement en faveur de la démocratie en Birmanie.

– Conséquences positives du retrait de Total de la Birmanie : Le retrait de TOTAL de Birmanie mettrait un terme au soutien moral et financier que sa présence constitue pour le régime militaire. Il découragerait d’autres investisseurs étrangers en Birmanie et on peut espérer que, de ce fait, la France appuiera enfin l’adoption de sanctions économiques significatives à l’encontre de la junte birmane, comme le demande le mouvement démocratique en Birmanie.

– Passez à l’action ! : Le Collectif de la campagne « Total pollue la démocratie- Stoppons le TOTALitarisme en Birmanie » rendra public dans les prochaines semaines un rapport sur Total en Birmanie, et lancera diverses actions dans le cadre de la présente campagne.

Page suivante

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.