Circuler et vivre ensemble dans l’espace Euromed

Propositions de la plateforme Euromed pour “circuler et vivre ensemble dans l’espace Euromed” (FORUM CIVIL EUROMED 2008 – Marseille, du 31 octobre au 2 novembre 2008)Extraits :
1. Nous demandons la fin des visas de court séjour qui entravent les liens familiaux et les échanges humains. et portent atteinte aux échanges artistiques, scientifiques et éducatifs.

2. Nous demandons que tous les pays du Partenariat euro-méditerranéen ratifient l’ensemble des conventions internationales, notamment la Convention de Genève sur le droit d’Asile et la Convention sur les droits des migrants, qui permettent de protéger et de renforcer les libertés civiles et politiques ainsi que les droits économiques sociaux et culturels. Les réserves, en particulier à la CEDAW, doivent être levées et le protocole additionnel à cette dernière ratifié. Le respect de la convention de prévention contre la torture s’impose à tous les Etats et le refoulement ou l’expulsion d’un Etranger(e) doit être interdite s’il ou elle sont exposés à un risque de mauvais traitements ou de tortures.

3. Nous demandons que tous les pays membres reconnaissent et respectent la liberté d’association, la liberté de se syndiquer, l’indépendance et l’autonomie de la société civile. Nous appelons au renforcement des moyens de celle-ci, notamment dans le rôle qu’elle joue en faveur de la protection des réfugiés et des migrants. Nous appelons tous les États membres du Partenariat à conforter la place de la société civile dans toutes les instances du Partenariat euro-méditerranéen, y compris dans sa nouvelle déclinaison que constitue l’Union pour la Méditerranée.

4. Nous exigeons la tenue, dès 2009, de la Conférence Ministérielle Euro-Méditerranéenne de suivi du Plan d’Action d’Istanbul, l’instauration de mécanismes indépendants de suivi et d’indicateurs d’évaluation pour le renforcement de l’égalité des genres dans ce Plan, comme dans toutes les politiques du Partenariat Euro-méditerranéen et de la politique de
voisinage. Nous demandons l’abrogation des dispositions contraires à l’égalité des genres dans les accords bilatéraux. Nous demandons que les Etats garantissent les droits universels des femmes migrantes, notamment un statut juridique autonome ainsi que le droit au regroupement familial et à la protection contre toutes les formes de vioelnces et de traite.

5. Nous demandons que tous les pays du Partenariat euro-méditerranéen mettent en oeuvre une politique d’éducation et de lutte contre les discriminations, le sexisme, la xénophobie et le racisme. Nous demandons que les politiques menées dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen intègrent, en particulier, la mobilité de la jeunesse, élément de nature à renforcer, conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement, les systèmes éducatifs qui doivent profiter à tous.

6. Nous demandons que les choix de développement s’inscrivent dans un processus durable qui permette l’amélioration des conditions de vie de tous les méditerranéens, dans le respect de l’environnement, des ressources et des milieux naturels. Les membres du Partenariat doivent faire les efforts nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Ce sont parmi les conditions nécessaires pour prévenir les migrations forcées.

7. Alors que cette région du monde subit de plein fouet la crise mondiale, nous demandons que la communauté euro-méditerranéenne fasse de la lutte contre la pauvreté, de l’emploi et des migrations une priorité de ses programmes sociaux et économiques. Les migrations devraient être un des indicateurs qui permette d’évaluer les conséquences des politiques socio-économiques et des traités commerciaux résultant des accords d’association. Les négociations actuelles sur les services et l’agriculture doivent en prendre en compte les recommandations des études d’impacts de durabilité de la zone de
libre échange euro-méditéranéenne. Les aides prévues dans le volet économique du Partenariat ne doivent pas être conditionnées à une libéralisation des économies ou aux dispositifs sécuritaires concernant les migrations ou le terrorisme. La place et la participation de la société civile doivent être reconnues dans le domaine socio-économique..

8. Nous demandons que soient soutenus, protégés et aidés les médias indépendants et alternatifs, dans le cadre d’un nouveau dispositif régional à créer. Aujourd’hui, en effet, alors que la mobilité des hommes et des femmes est entravée, des images déformées et biaisées circulent librement. Or, c’est grâce aux médias alternatifs et à leurs réseaux que
les Méditerranéens, dans leur pluralité culturelle, auront la possibilité de produire leurs propres images et écrits.

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