9 juin 2005 – Justice
Justice d’exception, justice d’exclusion

Cinq ans après l’audience correctionnelle tenue en prison, à Fleury-Mérogis, pour le « procès de masse Chalabi », et alors qu’une audience délocalisée est en projet à proximité des pistes et du centre de rétention de Roissy, un « prétoire ad hoc » du même type fonctionnera donc aux portes de Sangatte.

 

Ceux qui vivent dans la dénuement et la clandestinité pour avoir commis le crime de fuir la terreur ou la misère vont donc être jugés dans un cadre discriminatoire, loin du public et à quelques mètres des locaux de police, c’est-à-dire dans des conditions incompatibles avec une publicité effective des débats, avec le plein exercice des droits de la défense voire avec une impartialité assurée de la formation de jugement au sens de la Convention européenne des droits de l’Homme.

 

Réfugiés et demandeurs d’asile sont une cible facile à atteindre. Leurs libertés sont pourtant les nôtres. Et dans leur cas comme dans le nôtre, la LDH constate que les discours gouvernementaux sur les droits de l’Homme sont démentis, jour après jour, par le développement de procédures d’exception indignes d’un État de droit.

Paris, le 9 juin 2005

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