6 mars 2007 – L’honneur perdu d’un ancien Premier ministre et le silence de ses héritiers

Ainsi donc, pour Monsieur Raymond Barre, son ancien ministre Maurice Papon n’était qu’un « grand commis de l’État […] très courageux » ; Bruno Gollnisch, condamné il y a quelques semaines à deux mois de prison avec sursis pour négationnisme, est « un homme bien », et d’ailleurs « les gens peuvent avoir leurs opinions » ; enfin, il existe un « lobby juif » qui « est capable de monter des opérations indignes ».

 

Ainsi donc, lorsque étant chef du gouvernement au moment de l’attentat de la rue Copernic, il avait divisé les victimes potentielles entre fidèles de la synagogue et « Français innocents », ce n’était pas qu’un lapsus. Au fil des années, Monsieur Barre, qui avait été présenté par Monsieur Giscard d’Estaing comme le « Joffre de l’économie », confond apparemment de plus en plus la Marne et les environs de Vichy.

 

La LDH, qui a laissé aux héritiers politiques de Raymond Barre – dont certains sont très visibles médiatiquement aujourd’hui – le temps nécessaire à la réprobation qui s’imposait, doit hélas constater leur silence assourdissant. Sans doute cinq années de lepénisation des esprits, y compris parlementaires, ont-elles fait leur œuvre malfaisante. Mais ceux qui se taisent face aux propos déshonorants de leur ancien mentor en sont nécessairement complices. La succession de Maurice Papon est ouverte, et ce passé-là, décidément, « ne passe pas ».

Paris, le 6 mars 2007.

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