6 juin 2005 – Mineurs étrangers Pas un jour sans mineurs en zone d’attente

Communiqué de l’Anafé

Trois nouveaux mineurs sont maintenus en zone d’attente à Roissy et risquent d’être refoulés sans garanties. Les chiffres communiqués pour le début de l’année 2005 sont alarmants : sur les quatre premiers mois, 401 décisions de placement en zone d’attente concernaient des mineurs dont 259 mineurs isolés. 55% d’entre eux ont été refoulés.

T.J., 15 ans, est arrivée le 1er juin 2005 de Kinshasa et est maintenue en zone d’attente, notamment pour avoir voyagé sous une fausse identité.

Selon de premiers éléments, elle était confiée à une tante dans un village près de Kinshasa et souhaitait rejoindre ses parents et ses frères et sœurs qui ont tous la nationalité française. Son père est allé la chercher et a voyagé avec elle jusqu’à Roissy où ils se sont fait arrêter.

R.M. de nationalité angolaise, 14 ans, est arrivé de Douala hier matin. Il devait se rendre au Portugal et s’est fait arrêter par la police aux frontières (PAF) pour insuffisance de ressource financière et défaut d’attestation d’accueil ; la PAF lui reprocherait aussi de ne pas déjà avoir son billet de train pour le Portugal. Son renvoi vers Douala est prévu pour le 4 juin.

G.J. a 16 ans, elle vient du Burkina-Faso pour rejoindre sa mère qui a la nationalité française. Le consulat français a refusé de lui accorder un visa, il y aurait un doute sur la filiation, c’est pourquoi G.J. a voyagé avec le passeport de sa mère. Arrivée le 1 juin, la police a tenté de la refouler dès le lendemain, elle s’est opposée à ce départ et sa mère vient la voir tous les jours en zone d’attente. G.J. est menacée d’un renvoi imminent vers Ouagadougou où elle n’a plus que sa grand-mère, devenue trop âgée pour s’occuper d’elle.

Une fois de plus, l’Anafé rappelle que la place d’un enfant n’est pas en zone d’attente et que l’admission sur le territoire d’un mineur isolé devrait être automatique. Car dès lors qu’un mineur étranger se présente seul aux frontières, une situation de danger doit être présumée, qu’elle soit liée à des motifs politiques ou personnels et familiaux. Pour cette raison, le dispositif français de protection et de représentation juridique du mineur a vocation à s’appliquer, et le juge des enfants et seul compétent pour prendre toute mesure de protection qui apparaît nécessaire.

Paris, le 3 juin 2005

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.