5 juin 2007 – Relations citoyens-justice-police

La Ligue des droits de l’Homme a découvert sans surprise le contenu du rapport de l’INHES qui ne fait que confirmer l’évolution des relations entre la police et les citoyens décrites dans le rapport de la commission Citoyens-Justice-Police (Ligue des droits de l’Homme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature) publié le 31 mai dernier.

 

La LDH constate chaque jour sur le terrain que la grande majorité des habitants de Seine-Saint-Denis n’ont plus confiance dans leur police (la faiblesse du nombre de plaintes est là pour le démontrer).

 

Comme le dit, à juste titre, le rapport de l’INHES, les populations de Seine-Saint-Denis sont profondément fragilisées par la situation économique et sociale, la Seine-Saint-Denis ayant le triste privilège de connaître les taux de chômage et de pauvreté les plus importants de France sans que la solidarité nationale joue son rôle, bien au contraire. Les moyens de la police sont effectivement concentrés sur la chasse aux sans-papiers, la lutte contre les stupéfiants et même sur les visites ministérielles, au détriment de la sécurité quotidienne des habitants.

 

La Ligue des droits de l’Homme demande, plus que jamais, que la Seine-Saint-Denis reçoive des moyens nécessaires pour rétablir l’égalité républicaine pour la police comme pour l’ensemble des services publics. Seul un effort considérable, en terme d’encadrement et de formation, permettrait à la police d’assurer convenablement ses missions et de mettre fin à des comportements inadmissibles et souvent discriminatoires de certains de ces agents.

 

La Ligue des droits de l’Homme souhaite que le préfet de Seine-Saint-Denis organise dans les meilleurs délais une table ronde permettant à tous les acteurs de la vie départementale de faire entendre leur voix et donnant une chance réelle au rétablissement du climat de confiance qui n’aurait jamais dû disparaître entre la population et sa police.

Paris, le 5 juin 2007

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.