31 juillet – Israël/Liban Sanctionner en France les crimes de guerre

Communiqué FIDH/LDH

La poursuite de la guerre au Liban, la situation toujours plus dramatique que connaît la bande de Gaza et l’inertie d’une communauté internationale dont le cynisme atteint des sommets ont déjà produit des effets dévastateurs. Ils ne font que s’amplifier quotidiennement, au fur et à mesure des destructions et des pertes en vie humaine. La haine et le rejet de l’Autre s’ancrent au cœur des peuples, hypothéquant encore un peu plus les espoirs de paix mais ouvrant la voie, aussi, aux pires dérèglements. Déjà, on voit fleurir les remugles les plus odieux, appelant au meurtre, et se renvoyant, en miroir, la volonté de détruire. C’est en fait, le monde entier qui est pris en otage par un processus qui n’a rien de fatal.

Il n’est plus temps de gloser à l’infini sur les enchaînements qui ont conduit à une telle situation. Le gouvernement israélien peut certes, faire valoir que trois de ses soldats ont été enlevés et que sa population civile subit, au nord et au sud de son territoire, des attaques indiscriminées. Autant le dire nettement, ces agressions contre des villes israéliennes relèvent du crime de guerre avéré.

Nous n’ignorons pas, non plus, le jeu détestable de la Syrie et de l’Iran, pays tous deux sous le joug de régimes insupportables pour leurs peuples avant même que d’en condamner les nuisances pour les autres.

Aujourd’hui, au Liban et à Gaza, l’action du gouvernement israélien le conduit à s’en prendre de manière indiscriminée aux populations civiles. Rien ne peut justifier la destruction d’usines électriques, de productions alimentaires, d’industries, des routes, des ponts, des ports, etc. Rien ne peut justifier les pertes infligées aux populations civiles qui ne sont plus des effets collatéraux d’actions de guerre mais traduisent une volonté délibérée de punir collectivement une population, y compris par le meurtre. Ce sont là des crimes de guerre d’une exceptionnelle gravité, sciemment organisés par un gouvernement démocratique.

En refusant la mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu, pourtant impératif, la communauté internationale méprise le droit à la vie de centaines de milliers de personnes. Cette attitude ne doit pas empêcher que les victimes de ces agissements soient entendues et que les auteurs de tous les crimes de guerre soient sanctionnés. C’est un des moyens par lesquels, nous pouvons faire prévaloir le droit sur la force et conjurer peut-être d’autres violences aveugles.

C’est pourquoi, la LDH et la FIDH apporteront, notamment aux ressortissants franco-libanais, l’assistance nécessaire pour faire valoir leurs droits en France contre les responsables des dommages qu’ils ont pu subir.

Paris, le 31 juillet 2006

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