27 janvier 2006 – Rroms
Le devoir de la police et de la justice n’est-il pas de protéger les mineurs ?

Mardi 24 janvier 2006, à 6 h du matin, le terrain des familles rroms de Limeil Brévannes – Bonneuil, rue des Longs Rideaux a été investi  par 60 à 70 policiers en tenue. Cette opération était diligentée sur  commission rogatoire délivrée par le parquet de Paris, dans le cadre d’une enquête sur un réseau de vol de portables par des mineurs.

 

Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope proteste très vivement contre les méthodes utilisées.

 

Nous ne mettons pas cause les fondements d’une enquête policière concernant notamment les interventions au nom de la protection de l’enfance et de la jeunesse. Cependant nous dénonçons le procédé qui a eu pour conséquence, une nouvelle fois, de  mettre des mineurs en danger en les laissant seuls sur un terrain sans autorité parentale, sans qu’acune disposition protectrice n’ait été prise en leur faveur.

 

L’opération s’est déroulée dans un climat de violence. En plein hiver, avec des températures glaciales, les forces de police ont fait sortir tout le monde et détruit les portes et fenêtres de 12 des 17 caravanes, saccagé les intérieurs, rendu les chauffages inutilisables. Ils ont saisi des papiers personnels et de l’argent.

 

Trente sept personnes ont été arrêtées, dont 6 mineurs et parmi elles des personnes malades et sous traitement et deux femmes enceintes. Deux petites soeurs de 3 et 6 ans et un garçonnet de 3 ans et demi ont été abandonnés sur place sans protection alors que leurs deux parents étaient arrêtés.

 

Les services départementaux d’Aide à l’Enfance n’avaient pas été prévenus comme c’est la règle dans toute opération qui implique des mineurs. C’est le comité de soutien aux familles qui par l’intermédiaire du Collectif Romeurope a du s’en charger. Ils se sont rendus rapidement sur le terrain pour évaluer la situation et apporter les aides d’urgence (repas, propositions d’hébergements,…). Il restait ce mardi soir une quinzaine de personnes, femmes et enfants en majorité.

 

Il est important de rappeler que les rroms roumains qui vivent en France et c’est le cas sur ce terrain de Limeil/Bonneuil, ont fui la Roumanie dans l’espoir de mieux vivre en France. Soutenus par des citoyens et des comités  de soutien, ils essaient de s’intégrer,  malgré des conditions de vie difficiles et précaires. Alors que dans quelques villes de France,  des collectivités locales prennent enfin la mesure de la situation et soutiennent avec des associations des projets d’hébergement et d’insertion, –

 

Alors que dans le Val de Marne, près de 200 personnes rroms  issues d’anciens bidonvilles sont hébergées avec le soutien du conseil général et de quelques communes, l’Etat aujourd’hui poursuit sa politique de harcèlement et d’expulsions de familles qui souhaitent vivre dignement et sereinement.

 

Le Collectif dénonce l’absence inqualifiable de coordination entre les services de police, de la justice et ceux en charge de la protection de l’enfance. Le collectif Romeurope s’élève contre ces méthodes inutilement violentes, traumatisantes pour les familles et en particulier pour les enfants.

 

 

Collectif national droits de l’homme Romeurope :

ALPIL ( Action pour l’insertion sociale par le logement)- ASAV (Association pour l’accueil des voyageurs )

ASET ( Aide à la scolarisation des enfants tsiganes)- CIMADE ( Comité intermouvements

 auprès des évacués)- GISTI ( Groupe d’information et de soutien avec les travailleurs

 immigrés)- Identité rrom- LDH ( Ligue des Droits de l’Homme)- MDM ( Médecins du

 Monde)- MRAP ( Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)-

 Mouvement catholique des gens du voyage-Rencontres tsiganes-Une famille un toit 44 –

URAVIF ( Union régionale des associations voyageurs d’Ile de France)-

 Et les Comités de soutien de Bonneuil, Choisy le Roi, Fontenay-sous-Bois, Montreuil,

 du Nord-ouest parisien, de Saint-Maur, Saint Michel surOrge, de Savigny-Lieusaint-Melun, Vitry et du Val de Marne.

Paris, le 26 janvier

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.