22 mars 2006 – Peine de mort
13 exécutions capitales en Irak

Dans un pays en proie au chaos et à la guerre civile, le gouvernement irakien vient de faire procéder, le 9 mars dernier, à 13 exécutions capitales. Trois autres avaient eu lieu le 1er septembre 2005, les premières depuis le rétablissement par décret de la peine de mort en Irak le 8 août 2004, autant pour des délits de droit commun (trafic de drogue) que pour des faits terroristes ; par exemple, l’utilisation d’armes chimiques entraînant la mort de civils : pratique pour se débarrasser d’Ali le chimique, l’un des responsables de l’opération Anfal et du gazage de villes kurdes dans les années 80 dont le dossier d’accusation est actuellement en cours d’instruction sous l’autorité des Américains.

 

En octobre 2004, dans le cadre du vote d’une loi anti-terroriste, le champ d’application de la peine capitale était étendu et le ministre de la Justice de l’époque déclarait que 150 « combattants arabes » inculpés d’actes terroristes risquaient la peine de mort. Les pendus du 1er septembre 2005 et du 9 mars 2006 l’ont été pour terrorisme. Nous ne connaissons pas leur identité. Nous ignorons dans quelles conditions ils ont été jugés. Nous ne savons pas combien de condamnés à mort attendent leur exécution.

 

Comment la peine capitale pourrait-elle être exemplaire, dissuasive, efficace, car c’est ainsi qu’elle a été présentée en août 2004 par Iyad Allaoui, le Premier ministre de l’époque, quand chaque jour en Irak, des hommes et des femmes choisissent de mourir en perpétrant des attentats suicides ? La LDH considère le recours à la peine de mort comme non seulement inacceptable dans son principe mais, à l’évidence, inscrit ici dans une logique d’aggravation de la violence.

 

Paris, le 22 mars 2006.

 

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