La visite officielle en France du président syrien intervient quelques semaines après qu’il eût accusé devant le Pape, à Kuneitra, les Juifs d’avoir trahi Jésus et essayé de tuer Mahomet. Ces propos antisémites indignent et rien ne saurait les justifier, y compris l’occupation illégale du Golan syrien. Ils restent d’autant plus inacceptables qu’ils ne furent ni rectifiés, ni regrettés. Les gouvernements et les diplomates peuvent s’en accommoder. Ni la Ligue des droits de l’Homme, ni le MRAP ne le peuvent. Un tel racisme, publiquement exprimé et sans équivoque, s’ajoute aux nombreuses atteintes aux droits fondamentaux que subit encore le peuple syrien, même si des progrès avaient pu être constatés dès 1999 (libération des détenus politiques, censure moins lourde, suspension de l’état d’urgence, éveil à la vie publique de la société civile partiellement tolérée). Avec les Comités pour la défense des droits de l’Homme en Syrie (CDF) affiliés à la FIDH, nous condamnons : Nous estimons urgentes : Les droits de l’Homme enfin respectés, la Syrie pourrait accéder à la démocratie et à l’état de droit. La Ligue des droits de l’Homme et le MRAP ont demandé à être reçus par le ministre français des Affaires étrangères avant l’arrivée en France du président Bachar el-Assad.
2001 – RAPPORT ANNUEL – Pour les droits de l’homme en Syrie – Communiqué commun LDH et MRAP (21 juin)
le maintien en détention de 800 prisonniers d’opinion ;
l’impossibilité, pour d’anciens détenus, de recouvrer leurs droits civils et politiques, notamment le droit de circuler et de travailler ;
les conditions très restrictives et quasi irréalisables imposées aux débats publics.
une amnistie générale et totale pour tous les prisonniers ;
la reconnaissance légale des CDF ;
la levée complète de l’état d’urgence, seule garantie d’un retour à l’exercice des libertés fondamentales ;
la ratification, par la Syrie, de la Convention contre la torture et de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes.