2001 – RAPPORT ANNUEL – Palestine – Éditorial de juin

Depuis plus de 50 ans, la Palestine du mandat britannique est une terre de sang et de larmes : les décisions de la communauté internationale n’ont pas permis que les Palestiniens et les Israéliens vivent en paix. Un immense espoir s’était levé après la signature des accords d’Oslo. Cet espoir s’est aujourd’hui évanoui et nous en sommes revenus au cycle des violences et de la révolte. A l’inverse de ceux qui pensent que la LDH a choisi un camp, nous avons, avec la FIDH, choisi de réaffirmer des principes sans lesquels la LDH trahirait sa mission depuis plus d’un siècle.

Nous avons choisi de rappeler que la revendication nationale de ces deux peuples avait pour conséquence la création de deux états : Israël et la Palestine, lesquels ont tout autant le droit de vivre en paix. A ce titre, la création d’un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie est un droit et l’abandon des colonies n’est pas une concession du gouvernement israélien mais le respect des droits élémentaires du peuple palestinien.

Si les décisions de l’ONU prévoyaient, en 1948, un statut international pour Jérusalem et les lieux saints, force est de constater qu’aujourd’hui, il n’est sans doute pas d’autres solutions possibles que la partition de Jérusalem et la garantie d’accès à tous les lieux saints. Sans jamais oublier qu’il n’existe pas de solutions religieuses mais seulement politiques à ce conflit.

Nous avons aussi choisi de rappeler que le sort des réfugiés palestiniens ne pouvait être réglé sans que leur soit reconnu un droit au retour dont les modalités doivent être négociées entre les parties.

Nous en avons appelé à la France, à l’Europe et à la communauté internationale pour qu’elles agissent, notamment en envoyant une force d’interposition.

La révolte du peuple palestinien n’est que la conséquence d’injustices constantes et répétées, aggravées par un recours à la force qui fait que l’essentiel des victimes se trouve dans un camp et pas dans l’autre. Nous faillirions, en revanche, à ce que nous sommes si nous ne disions pas clairement aux Palestiniens que rien, absolument rien, ne peut justifier la violence aveugle : toute lutte est comptable des moyens qu’elle utilise et le recours à des actes de telle nature hypothèque jusqu’au caractère démocratique du futur État palestinien. Dire cela, ce n’est pas remettre en cause la légitimité des revendications que nous soutenons, c’est affirmer l’indivisibilité de nos principes.

Enfin, il nous appartient de tout faire pour que le dialogue entre les forces de paix reprennent cours. La FIDH est la seule organisation qui réunisse en son sein des organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits de l’Homme. Profitons-en pour organiser partout où nous le pourrons des échanges entre tous ceux qui sont attachés à la paix. C’est le seul chemin qui vaille.

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