La France entière s’est émue hier de la situation dramatique des 900 Kurdes irakiens échoués sur un bateau fantôme à Fréjus, et sur les conditions inhumaines de leur exode. Avec tous, la Ligue des droits de l’Homme dénonce les trafics ignobles des nouveaux « négriers » qui spéculent sur la misère humaine, et insiste pour que tout soit mis en œuvre pour sanctionner et démanteler les réseaux. Il reste que la situation de certaines minorités persécutées dans le monde entier et le durcissement des politiques d’asile des pays européens favorisent tous les trafics. Aujourd’hui l’urgence c’est le devenir de ces 900 victimes. La Ligue des droits de l’Homme tient à rappeler : La Ligue des droits de l’Homme demande donc solennellement à Monsieur le Premier ministre, à Monsieur le ministre de l’Intérieur, à Monsieur le ministre des Affaires étrangères, à Monsieur le Directeur de l’OFPRA, à Messieurs les Délégués du Haut commissariat aux réfugiés, dans le respect de ces valeurs :
2001 – RAPPORT ANNUEL – L’asile doit être accordé aux réfugiés kurdes irakiens (19 février)
qu’ils ne sont pas des clandestins mais des demandeurs d’asile,
que les persécutions dont sont victimes les Kurdes en Irak sont connues de tous et aggravées encore par la situation de misère et d’enfermement politique dans laquelle est maintenue ce pays,
que l’espace européen n’a pas vocation à être une forteresse mais un espace politique oeuvrant pour des valeurs communes consacrées dans une Charte commune,
que le droit d’asile est et doit rester une de ces valeurs fondamentales,
qu’il ne peut être sérieusement soutenu qu’une demande d’asile émanant de Kurdes irakiens puisse être « manifestement infondée », et que le maintien en zone d’attente ne se justifie pas.
d’admettre ces réfugiés sur le territoire français ;
de les admettre à présenter normalement leur demande d’asile et de permettre ainsi un examen digne et approfondi de ces demandes,
de leur accorder l’asile que leur situation de population persécutée justifie.