2000 – RAPPORT ANNUEL – L’accueil des demandeurs d’asile, une situation intolérable

Communiqué de presse du collectif Alerte (décembre) :

Les conditions déplorables dans lesquelles les demandeurs d’asile sont accueillis dans notre pays se sont encore aggravées au cours de l’année 2000.

L’insécurité et la violence politique qui règnent dans un certain nombre de pays provoquent une augmentation continue des demandes.

Or en dépit des dispositions (non négligeables) prises par les pouvoirs publics pour augmenter les moyens de l’OFPRA et de la création en 2000 et 2001 de nouvelles capacités d’hébergement dans les CADA (centres d’accueil pour les demandeurs d’asile) et les CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), le dispositif est incapable de faire face à ses obligations légales.

Les associations, face aux difficultés de coordination des administrations, ne sont plus en mesure de répondre aux exigences du quotidien, qu’il s’agisse de domiciliation, d’hébergement ou d’un accompagnement social et juridique adaptés.

Nous constatons, dans un certain nombre de cas, que des familles sont déplacées d’une ville à l’autre, des familles sont à la rue, des enfants mineurs isolés vivent en chambre d’hôtel… ; c’est inacceptable.

L’engorgement des services préfectoraux prive, pendant plusieurs mois, d’autorisation de séjour et des droits attachés à la qualité de demandeur d’asile ceux qui arrivent sur le territoire national : droit de déposer une demande d’asile auprès  de l’OFPRA et droit d’être accompagné à cette fin, mais aussi droit aux moyens de survivre : ressources, accès aux soins et hébergement.

L’État doit respecter les conventions internationales sur le droit d’asile et cesser de demander aux associations de gérer, dans des conditions contraires à la dignité humaine, des dispositifs d’exception.

Alerte demande, au nom des droits de l’homme, que la France se dote d’une politique cohérente et déterminée pour tous les demandeurs d’asile et mette en œuvre des moyens adaptés à un accueil digne :

  •  un hébergement adapté
  • un accompagnement social et juridique de qualité
  • la domiciliation immédiate dans les CCA, conformément à la loi
  • l’accès à la Couverture maladie universelle, en application de la loi
  • des ressources suffisantes sous forme d’allocation
  • le rétablissement du droit au travail (supprimé par une circulaire de 1991)

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