2000 – RAPPORT ANNUEL – Je refuse la misère, je fais avancer la paix

Appel d’ATD Quart-Monde à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère (octobre) :

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère les droits de l’Homme sont violés.
S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Cette phrase de Joseph Wresinski gravée sur le Parvis des libertés et des droits de l’Homme au Trocadéro à Paris donne le sens de la Journée mondiale du refus de la misère.

Cette Journée, née le 17 octobre 1987 et proclamée par l’ONU en 1992, est :

  • une journée au cours de laquelle les personnes vivant dans la pauvreté s’expriment prioritairement ;
  • une journée de rassemblement de tous ceux qui – du simple citoyen au plus haut responsable – sont appelés à s’engager avec celles-ci.

« Nous ne voulons pas seulement raconter notre vie ; nous voulons aussi participer. »

Toute personne aspire à être reconnue dans sa dignité égale à celle des autres et à participer, avec d’autres, à la construction du monde. Les personnes ayant vécu ou vivant la misère portent cette même aspiration.

De leur expérience de vie particulière, faite de souffrance mais aussi de luttes quotidiennes, elles tirent une connaissance. Celle-ci est indispensable à l’ensemble de la société pour qu’elle se bâtisse avec plus de justice.

Le 17 octobre, ces personnes doivent donc pouvoir exprimer comment elles-mêmes refusent la misère, comment elles souhaitent contribuer, en partenariat avec tous, à la création d’un monde plus juste.

« Le combat contre la misère n’est pas réservé aux plus pauvres : refuser la misère, c’est un engagement de chacun au quotidien. »

Ceux qui la vivent sont les premiers acteurs de ce refus. Chaque jour, ils posent des gestes de résistance pour eux-mêmes et leurs familles mais aussi en solidarité avec des voisins, des amis. Ces gestes doivent être reconnus et soutenus par tous.

Tous, nous pouvons refuser la misère. Rejoindre les plus pauvres dans leur combat, ce n’est pas simplement dénoncer les injustices et revendiquer des droits. C’est s’engager à créer les conditions pour qu’ils fassent pleinement partie de la communauté humaine. C’est chercher, avec eux, à bâtir des relations d’égalité, de paix. C’est chercher et penser les réponses face à l’exclusion avec eux et à partir de leur vie et de leur savoir.

Ce combat contre la misère va donc au-delà de l’assistance. Il se fonde sur la reconnaissance de l’humanité de chacun, de la capacité et de la volonté de toute personne de bâtir un monde sans exclusion. Au nom de sa citoyenneté, chacun est appelé à y contribuer.

« Je refuse la misère, je fais avancer la paix. »

La misère est une violence faite aux pauvres et à la démocratie.
La refuser et agir pour la détruire, c’est faire avancer la paix.

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