20 novembre 2006 – Collectif Votation citoyenne

Communiqué du collectif “Votation citoyenne”

Le collectif national Votation citoyenne se félicite du fait que la municipalité d’Ivry ait ouvert aux étrangers la participation au référendum pour ou contre le maintien de la maternité Jean Rostand dans cette commune.

En effet, accoucher dans une maternité publique, à proximité de son domicile est un droit qui concerne les familles françaises ou étrangères vivant ensemble dans une localité. Il est donc normal que l’entièreté de la population, sans exclusive de nationalité, soit appelée à voter.

Les résultats sont les suivants : sur 29080 inscrits (Français et résidents étrangers), la participation a été de 26,94%. 95,38% des votants ont voté oui et 4,62% ont voté non.

Ces dernières années, l’Assemblée nationale a voté en mai 2000 un projet de loi pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ce projet est resté bloqué au Sénat, le gouvernement de M. Jospin ne l’ayant pas soumis à cette instance. Depuis, le maintien de cette exigence s’est exprimé de diverses façons.

Cette exigence est de plus en plus reconnue, comme en témoignent les sondages, les déclarations de certaines personnalités politiques, même de droite, et comme en témoigne le succès de la Votation citoyenne qui a eu lieu, encore en 2006, dans de nombreuses villes de France et cette année dans de nombreuses universités.

Cette revendication du droit de vote des étrangers s’est exprimée de façon insistante et diverse ces dernières années :

-D’abord par les votations citoyennes organisées de façon volontaire par les différents collectifs Votation citoyenne.

-Ensuite par des référendums sur la question du droit de vote des étrangers aux élections locales : la ville de Saint Denis a été la première, suivie ensuite par d’autres communes du département de la Seine-Saint-Denis.

-Le référendum d’Ivry aujourd’hui, (comme celui qui a eu lieu à Arcueil il y a quelques années), présente un caractère particulier : il relie implicitement la défense d’un droit social, celui pour les femmes d’une commune d’accoucher à proximité de leur lieu d’habitation au droit de vote. Ces deux droits concernent la population dans son intégralité.

Le droit de vote permet de pérenniser ou de défendre des droits acquis. Ces droits concernent toute la population dans sa diversité.

Le droit de vote ouvert aux étrangers permet l’exercice d’une citoyenneté partagée par tous, combat les rejets et les exclusions, renforce une cohésion sociale bénéfique à tous, combat les replis communautaires propices aux idéologies racistes et obscurantistes.

La question de l’instauration d’une citoyenneté de résidence ouvrant à des droits égaux pour tous, sociaux, civiques et politiques continue aujourd’hui d’être posée. Une telle citoyenneté permettrait une avancée dans l’idée de mieux vivre ensemble.

Paris, le 20 Novembre 2006

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