2 juin 2007 – Législatives : un choix décisif pour les droits

Communiqué de la LDH

L’élection présidentielle a donné un résultat clair et incontestable. Nicolas Sarkozy est Président de la République et a nommé un nouveau gouvernement. Mais le second rendez-vous politique que seront les élections législatives est une étape tout aussi importante de la vie démocratique : il s’agit de désigner celles et ceux qui, pendant les cinq ans qui viennent, vont faire la loi, définir, ou modifier, l’état de nos droits, de nos solidarités sociales, de nos libertés.

La LDH, association civique, n’appelle pas à voter en faveur de tel candidat à la députation. Mais elle entend souligner les enjeux de ce scrutin qui concernent l’état des droits de l’Homme dans notre pays.

Monsieur Sarkozy, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, a mené des politiques sécuritaires exacerbées, criminalisant la misère, stigmatisant les étrangers comme boucs émissaires de l’insécurité, organisant à grande échelle la chasse aux sans papiers. Ces mesures, qui tournent le dos à la réalité des problèmes que notre société affronte – chômage, précarité, pénurie de logement, racisme, etc. ?, ont restreint les libertés de chacun et rendu la société non pas plus sûre mais plus inégale et plus dure.

Le nouveau gouvernement ne fait pas mystère de sa volonté d’aller plus loin et plus fort dans la même direction.

Au-delà de la création, inadmissible en son principe même, d’un ministère régissant à la fois l’Identité nationale et l’immigration, il projette de légiférer rapidement sur des mesures graves : abaissement de la majorité pénale à 16 ans, recours aux peines planchers automatiques, nouveau durcissement de la loi sur le regroupement familial. Parallèlement, il entend prendre des décisions fiscales et imposer des reculs de la protection sociale qui tous avantageraient les plus favorisés et aggraveraient une dynamique inégalitaire tout en réduisant encore la capacité de redistribution de l’Etat.

Ces intentions sont clairement affirmées. C’est aux électeurs qu’il revient de permettre ou de refuser qu’elles dictent les lois de la République.

Le risque est réel de voir grandir, avec les inégalités, un cycle de tensions et d’actes autoritaires, au lieu du débat démocratique indispensable pour faire face aux enjeux sociaux, démographiques et civiques qui sont devant nous.

Le Président de la République et son Premier ministre souhaitent aller vite dans la « rupture » : ils veulent une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, qui concentrerait la totalité des pouvoirs législatifs et gouvernants entre leurs mains. Alors s’élargirait le décalage entre réalité socio-politique et représentation nationale, profitant de la logique déformante du mode de scrutin actuel, très éloignée des attentes exprimées pendant la campagne présidentielle quant à un fonctionnement plus démocratique de nos institutions.

La LDH appelle les électrices et électeurs à exercer massivement leur droit de vote et à prendre en compte dans celui-ci la garantie des libertés, l’impératif de la justice sociale, le refus d’une aggravation des inégalités et la nécessité de préserver l’équilibre pluraliste des pouvoirs.

Au-delà, et parce que la citoyenneté ne s’arrête pas au seul droit de vote, elle appelle toutes celles et tous ceux qui font de l’avenir de la démocratie leur affaire, qui refusent la régression de tous les droits et qui veulent participer à la construction d’une France plus fraternelle, à rester mobilisés et à rejoindre ses rangs.

Rejoignez la Ligue des droits de l’Homme.

Maintenant.

Ligue des droits de l’Homme

www.ldh-france.org

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