1er septembre 2006 – Rroms La période estivale : encore et toujours un sale temps pour les Rroms

Communiqué Collectif national droits de l’homme Romeurope

Collectif national droits de l’homme Romeurope :

ALPIL (Action pour l’insertion sociale par le logement) – ASAV (Association pour l’accueil des voyageurs) – ASET (Aide à la scolarisation des enfants tsiganes) – CIMADE (Comité inter mouvements auprès des évacués) – Identité rrom – LDH (Ligue des Droits de l’Homme)- Liens Tsiganes- MdM (Médecins du Monde) – MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) – Mouvement catholique des gens du voyage -Rencontres tsiganes – Une famille un toit 44 – URAVIF (Union régionale des associations voyageurs d’Ile de France) – Et les Comités de soutien de Bonneuil, Choisy le Roi, Fontenay-sous-Bois, Montreuil, du Nord-ouest parisien, de Saint-Maur, Saint Michel sur Orge, de Savigny-Lieusaint-Melun, Vitry-sur-Seine et du Val de Marne.

Appel contre les expulsions répétées et violentes des Rroms des terrains où ils survivent et pour des solutions d’hébergement digne et durable

Le Collectif national Droits de l’Homme ROMEUROPE dénonce une fois de plus la politique indigne et dangereuse de l’Etat et de certaines communes vis-à-vis des familles rroms installées et vivant en grande précarité sur des terrains insalubres.

Cet été encore, des dizaines de familles rroms venant de Roumanie et d’autres pays de l’Europe de l’Est ont été violemment expulsées des terrains où elles sont installées dans des conditions indignes.

C’est le cas à Saint Etienne, Nantes, Marseille, Saint-Ouen l’Aumône, Aubervilliers…[1].

Les autorités argumentent parfois que les expulsions sont nécessaires pour ne pas laisser ces familles dans la précarité et dans des lieux insalubres.

Mais en expulsant sans aucune solution, les pouvoirs publics jettent toutes ces personnes dans une plus grande précarité encore.

Plutôt que de comprendre les raisons qui poussent ces familles à venir dans nos pays, plutôt que de proposer des solutions d’hébergement et des projets d’insertion comme le font de trop rares collectivités territoriales avec le soutien de comités et d’associations (Val de Marne, Lieusaint, Nantes, ….), l’Etat poursuit une politique d’expulsions des lieux de vie avec destruction des biens (caravanes, abris, médicaments, couvertures, objets personnels..),sans solution de relogement, arrestations et expulsions des personnes avec séparation des familles, jeunes enfants isolés de leur père ou de leur mère…

Depuis des années le CNDH Romeurope dénonce ces pratiques qui déstabilisent les familles, cassent les débuts d’insertion (scolarisation, soins, ..) ; en ne proposant aucune alternative, des centaines de personnes dont des malades, des enfants, des femmes enceinte, se retrouvent à la rue. Ces familles ne trouvent alors que les associations et organisations constituées en comité de soutien pour les soutenir.

Nous demandons que cessent ces expulsions et violences que des solutions d’hébergement digne et durable soient recherchées.

Quel est le choix politique : faire disparaître le problème ou trouver des solutions ?

Paris, le 16 août 2006

[1] A Saint-Ouen l’Aumône, le 11 juillet, un groupe installé depuis plusieurs années dans le secteur est contraint à quitter le terrain pour aller quelques centaines de mètres plus loin, à l’endroit même dont ils étaient expulsés quelques mois plus tôt- A Saint-Etienne, le 25 juillet, une dizaine de cars de police délogent au petit matin une soixantaine de personnes et ordonnent la destruction immédiate par bulldozer des caravanes et cabanes et des biens personnels qui étaient à l’intérieur. A Marseille, le 27 juillet, 50 personnes sont expulsées d’un terrain municipal en plaine canicule, le jour où des installations sanitaires devaient être mises en place. A Nantes, le 29 juillet, un groupe de 80 familles a été contraint de quitter un terrain municipal, ce même groupe avait déjà subi deux expulsions antérieures en octobre et novembre 2005 etc….

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