11 mai 2005 – Immigration
Les mesures du gouvernement contre l’immigration clandestine : entre autoritarisme et politique de l’autruche

A l’initiative du ministre de l’Intérieur, le gouvernement prétend mettre en œuvre de nouvelles mesures contre l’immigration clandestine. Dans la réalité, il officialise ainsi la chasse dont sont actuellement victimes les étrangers.

 

Les dispositions de la loi adoptée à l’initiative de M. Sarkozy, les pratiques quotidiennes des préfectures, l’application de la « double peine » qui n’a jamais, en réalité, été abolie, conduisent à des situations absurdes et insupportables. Est-il admissible que des adolescents soient arrêtés dans les collèges et lycées parce que en situation irrégulière ? Est-il tolérable que des enfants soient utilisés comme appâts pour arrêter des parents ? Est-il acceptable que des personnes vivent en France depuis plus de 10 ans tout en étant clandestines ? Est-il acceptable que sous le regard complaisant des autorités, nombre d’étrangers subissent une exploitation sordide parce qu’ils sont en situation irrégulière ?

 

Le ministre de l’Intérieur trompe les Français lorsqu’il soutient que la répression est une solution « humaine » et « efficace ».

 

Pire, certaines des mesures annoncées conduiront à porter atteinte directement à des libertés aussi essentielles que celle de se marier ou entraîneront un fichage sans cesse accru des Français comme des étrangers. Sans compter les menaces et les poursuites dont sont victimes ceux et celles qui n’entendent pas prêter la main à cette traque aux étrangers.

 

Chacun sait que cette politique n’a conduit qu’à des drames et à des injustices.

 

En agissant ainsi, le gouvernement fait de tous les étrangers des boucs émissaires au risque d’alimenter la xénophobie. En laissant croire que le recours à la police vaut politique d’immigration, le gouvernement, au-delà du mensonge, pratique la politique de l’autruche.

 

Paris, le 11 mai 2005

 

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