Pour la libération du président de RAJ et membre du Forum social maghrébin Abdelouaheb Fersaoui et tous les prisonniers politiques du Hirak en Algérie

Pétition dont la LDH est signataire

Il y a plus d’un an, en Algérie, a surgi un mouvement populaire massif et inédit dans l’histoire de ce pays, qui a fait renaître l’espoir pour les Algériennes et les Algériens et, au-delà, pour tout le Maghreb : l’espoir d’un pays libre et démocratique, où les citoyennes et citoyens vivraient dans la sécurité et dans la dignité.

Malgré le caractère pacifique de ce mouvement – son atout majeur et décisif –, le pouvoir autoritaire n’a cessé de multiplier les actes de répression : harcèlements, kidnappings, passages à tabac, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage de la capitale par la gendarmerie, présence policière massive… Sont tout particulièrement visés les animateurs de la vie politique et associative, qui jouent un rôle important dans la mobilisation populaire.

Il en est ainsi de notre camarade Abdelouahab Fersaoui, président de RAJ (Rassemblements actions jeunesse), membre éminent du Forum social maghrébin et partenaire d’EuroMed Droits, qui a été arrêté par la police à Alger, le 10 octobre 2019, lors d’un rassemblement de soutien aux détenus d’opinion. Alors qu’il manifestait de manière pacifique, il est poursuivi pour « incitation à la violence » et « atteinte à l’intégrité territoriale ». Depuis cette date, la justice a rejeté toutes les demandes de sa libération, et ne cesse de prolonger sa détention : son mandat de dépôt, qui devait expirer le 10 février dernier, a été renouvelé de quatre mois par le tribunal de Sidi-M’hammed.

Nous, militant-e-s et citoyen-ne-s maghrébin-e-s solidaires, ami-e-s de l’Algérie, signataires de cet appel, condamnons cette détention arbitraire de notre camarade Abdelouahab Fersaoui, ainsi que toutes celles qui frappent aujourd’hui journalistes, étudiants et militants, ou simples citoyens. Nous demandons leur libération sans délai et sans condition, en conformité avec les lois algériennes garantissant la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement, et en respect des engagements internationaux de l’Algérie, notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qu’elle a signé et ratifié.

Associations signataires : Agir pour le changement démocratique en Algérie – ACDA ; Assemblée citoyenne des originaires de Turquie – Acort; Association Adala – Maroc ; ASBL Na’oura Bruxelles ; Association BEITY – Tunisie ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis – AFAPREDESA ; Association Nomad08 – Tunisie ; Association démocratique de Tunisiens en France – ADTF ; Association marocaine des droits de l’Homme – AMDH ; Association des travailleurs maghrébins en France – ATMF ; Association tunisienne des femmes démocrates – ATFD ; Association vigilance pour la démocratie et l’Etat civique – Tunisie ; Centre euro-méditerranéen migration et développement (EMCEMO) – Pays-Bas ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT ; Comités pour le Développement et le Patrimoine (CDP) – Palestine/France ; Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie – Belgique ; Coordination maghrébine des organisations des droits de l’Homme – CMODH ; Forum associatif – FAS – Maroc ; Forum marocain des alternatives sud – FMAS ; Forum marocain Vérité et justice – FMVT ; Fondation Ahmed Tlili – Tunisie ; Forum tunisien des droits économiques et sociaux – FTDES ; Front uni des immigrations et des quartiers populaires – FUIQP ; Immigration développement démocratie – IDD  ; Ligue algérienne des défenseurs des droits de l’ Homme – LADDH ; Ligue tunisienne des droits de l’Homme – LTDH  ; Plateforme euro-marocaine – MDDC ; Organisation pour les libertés d’information et d’expression OLIE/HATEM ; Réseau Amazighe pour la citoyenneté – Azetta – Maroc ; Réseau espace libre Mohammedi – Maroc ; SOS migrants – Belgique

Syndicats signataires : Confédération générale des travailleurs en Algérie – CGTA ; SNAPAP – Syndicat autonome de l’administration publique en Algérie ; Union général du travail de Tunisie – UGTT ; Syndicat national des journalistes Tunisiens – SNJT

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