Mardi 10 juin 2025 s’ouvrait à Paris le procès pour « association de malfaiteurs terroriste » de seize prévenus soupçonnés d’avoir fomenté des attentats à caractère raciste.
Un agent de la Direction générale de la Sécurité intérieure a pu infiltrer le groupuscule d’extrême droite « Action des forces opérationnelles » (AFO), issu d’une scission avec le groupe « Volontaires pour la France », fondé après les attentats de 2015 pour lutter contre « l’islamisation du pays ». Ont ainsi pu être découverts les projets d’actions violentes qui s’y préparaient : « tout casser », « faire des opérations commandos » et éventuellement « faire des opérations meurtrières ».
Parmi ces opérations, divers documents révèlent des projets terroristes effroyables tels qu’éliminer en 24 heures et sur tout le territoire français 150 à 200 imams salafistes, empoisonner des barquettes de nourriture halal dans des supermarchés ou encore attaquer une mosquée.
Seize personnes (treize hommes et trois femmes), ont ainsi été poursuivies pour leur participation « à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme, notamment des attaques indiscriminées à l’encontre de membres de la communauté musulmane » devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris à compter du 10 juin 2025.
La LDH s’est constituée partie civile dans ce procès qui illustre plus que jamais les dangers que représentent les groupes d’extrême droite, prêts à mettre leur haine en action criminelle.
Dans son délibéré rendu le 30 septembre 2025, le tribunal a déclaré la LDH recevable dans son action, confirmant la place essentielle des associations dans ce type de procès pour porter la voix de des victimes de l’extrême droite, et de la société civile qui la combat.
Douze des prévenus ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs terroriste et quatre ont été relaxés. Les membres de l’AFO les plus impliqués ont été condamnés à deux ans de prison ferme et trois avec sursis.
Essence des théories politiques de l’extrême droite, le « grand replacement » n’est pas une simple idéologie. Il s’agit d’un projet de société, criminel, qui vise la destruction de l’autre et qui doit être combattu tant dans l’espace public que dans les tribunaux.
