Communiqué LDH
Ces derniers jours se met en place une rupture politique majeure. Pour ne pas être renversé par une motion de censure, le Premier ministre et plusieurs responsables du gouvernement égrènent, les unes après les autres, des concessions en accord avec les caractéristiques politiques de l’extrême droite. Celle-ci s’empresse évidemment de répondre que ce n’est pas assez.
Il faut que cela cesse. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) l’affirme avec force, au nom de la défense de la démocratie.
Le 7 juillet dernier, deux tiers des votants se sont exprimés pour que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir. Pour atteindre cet objectif, un nombre considérable de citoyennes et de citoyens qui avaient voté à gauche au premier tour ont voté pour faire élire un candidat du centre ou de droite. Un nombre considérable de citoyennes et de citoyens qui avaient voté au centre ou à droite ont, eux, voté pour faire élire un candidat se présentant sous la bannière du Nouveau Front populaire.
Que le Premier ministre et son gouvernement appartiennent aux forces politiques arrivées en quatrième et troisième positions lors du premier tour, où chaque force comptait ses soutiens partout sur le territoire, a déjà été beaucoup critiqué pour ce que cela dit de notre démocratie.
Il n’est pas acceptable que le Premier ministre décide d’obéir aux injonctions de l’extrême droite pour définir la politique du pays, alors qu’une immense majorité s’est rassemblée pour que cela n’advienne pas.
La LDH attend de toutes les forces politiques qui ont bénéficié de la mobilisation populaire qui a tenu le RN hors du pouvoir, quelles que soient leurs opinions politiques, qu’elles refusent de céder aux injonctions de l’extrême droite. Les forces politiques qui cèderont porteront une responsabilité directe dans les conséquences électorales, demain.
Le combat pour une société où tous les droits doivent être accessibles à toutes et tous reste plus que jamais une urgence, un espoir et un repère concret pour l’action politique et sociale. Il suppose que celles et ceux qui exercent le pouvoir se laissent guider en toutes circonstances par une éthique de la chose publique. Il est encore temps de s’en souvenir !
Paris, le 30 novembre 2024