JOP 2030 : opacité, absence de participation du public et doutes sérieux sur la légalité du contrat

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Saisine du tribunal administratif de Lyon en suspension du contrat hôte olympique à l’initiative du Collectif Citoyen JOP 2030

Les porteurs de projet violent nos droits – nous, collectif citoyen, associations, élus, citoyen-ne-s engagé-e-s saisissons le tribunal administratif et demandons la suspension du contrat olympique.

Parce que le projet des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030 aura de forts impacts environnementaux, directs et indirects, notamment sur la ressource en eau et les écosystèmes montagnards fragiles et encore fragilisés par le réchauffement climatique, impacts environnementaux en contradiction avec les accords pris par la France, comme l’accord de Paris(1).

Parce qu’il accroît la vulnérabilité de l’économie montagnarde au réchauffement climatique, accentuant notre dépendance au tourisme lié à la neige, en contradiction avec les préconisations des chambres régionales des comptes pour les régions AURA et Paca(2).

Parce qu’il est en contradiction flagrante avec la Constitution française et la convention d’Aarhus des Nations unies ratifiée par la France. En effet, les porteurs du projet  Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2030 n’ont à aucun moment respecté leurs obligations d’information et de consultation du public malgré la note rendue par l’Autorité environnementale le 29 novembre 2024(3) qui estime que « En application du droit en vigueur, les JOP2030 doivent par conséquent faire l’objet d’une démarche d’évaluation environnementale unique, globale, à engager le plus en amont possible de l’évènement et donc au plus tôt. ».

Parce que les garanties financières exorbitantes exigées par le CIO, et déjà votées pour deux d’entre elles à hauteur de 570 millions euros dans le budget 2025(4), et les financements publics très conséquents qui vont être engagés par l’Etat et les régions AURA et Paca, à hauteur de 462 millions € soit 23% du budget du COJOP(5), doivent être débattues et validées par des représentantes et représentants du peuple souverain.

Parce que l’opacité constitutive de ce projet et la mainmise du Comité international olympique sur le contrat olympique lui conférant un caractère léonin laissent planer de très sérieux doutes sur la légalité de celui-ci.

L’aberration environnementale, le déni démocratique, la gabegie financière et l’opacité constitutifs du projet JOP 2030 ne devant pas et ne pouvant pas rester sans réponse ni action, nous avons en conséquence saisi le tribunal administratif de Lyon pour demander la suspension de l’exécution du contrat hôte olympique et de la décision publique d’organiser les Jeux d’hiver 2030 dans les conditions fixées par ce contrat et sans mettre en œuvre une mesure préalable d’information et de participation du public.

Il en va de nos montagnes, de notre avenir… Mais aussi de notre démocratie !

Parmi les requérants : les membres de l’Association pour l’étude et la sauvegarde de la vallée de Cervières (AESC) ; Richard Bost et François Beaurepaire membres d’Attac 05, la LDH (Ligue des droits de l’Homme), Francis Odier, membre du Comité massif des Alpes, Eric Adamkiewicz, citoyen engagé, Jean-François Coulomme, parlementaire député de Savoie, Pierre Janot, conseiller régional Auvergne Rhône-Alpes, Hugo Charavin et Delphine Larat, membres du Collectif Citoyen JOP 2030, Laurent Courdavault, citoyen engagé et membre de la Convention citoyenne pour le climat, Laurent Martinez, artiste engagé.

Le 20 mai 2025

 

1) De diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour se maintenir en dessous de la trajectoire de + 2°CC au niveau national.
2) Rapport des chambres régionales des comptes de février 2024 « territoires de montagne et changement climatique ».
3) https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/les-notes-deliberees-de-l-ae-a1788.html
4) La troisième garantie financière dite de « déficit du COJOP », qui elle est illimité doit être intégrée au budget 2026. Pour mémoire, le budget 2022 de l’Etat français avait intégré cette garantie pour les JOP 2024 à hauteur de 3 milliards €.
5) Selon le budget prévisionnel tel que mentionné dans le rapport de la commission de futur hôte rendu par le CIO.

Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.