Injustices et régression sociale

Chaque jour semble apporter son nouveau lot de mesures renforçant les inégalités sociales.

Après l’annonce du projet de suppression d’un jour férié pour financer des mesures bien tardives en faveur des personnes âgées, la suppression des plans d’épargne populaire, la diminution du nombre de personnes indemnisées et la réduction du niveau des allocations pour un plus grand nombre dans le cadre de la nouvelle convention d’assurance-chômage, ce sont aujourd’hui les chômeurs de longue durée qui sont la nouvelle cible.

Avec le projet de limitation drastique de la durée de versement de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), plus de 180 000 personnes parmi les plus pauvres de notre pays seraient concernées.

Comme pour le Revenu minimum d’activités (RMA), le gouvernement prétend agir afin de favoriser le retour à l’emploi des plus précaires. Comment ne pas voir un leurre dans ces déclarations d’intention, alors que les plans sociaux se multiplient et que le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter.

En fait, le gouvernement cherche surtout à faire baisser les statistiques du chômage et à régler ses problèmes d’équilibre budgétaire sur le dos des plus démunis (avec une économie dérisoire de 150 millions en 2004) pour ne pas renoncer aux cadeaux en faveur des catégories les plus aisées qui se multiplient, notamment avec la baisse de 3 % de l’impôt sur les revenus (environ 1,3 milliard de recette en moins pour l’Etat en 2004) ou encore les augmentations des honoraires médicaux dont on vient de voir les conséquences dans le cadre du dernier rapport de la Cour des comptes sur l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale. Il s’agit aussi de faire basculer de nouvelles dépenses sociales vers les collectivités locales dans la logique des nouvelles lois de décentralisation.

L’accroissement des inégalités sociales devient intolérable pour certaines catégories sociales et contribue à exacerber le rejet du politique, avec tous les dangers que cela implique.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que la défense des droits économiques et sociaux est un élément fondamental du combat pour les droits de l’Homme et que l’égalité sociale est la base même du contrat social. A ce titre, elle condamne fermement cette nouvelle mesure de régression sociale.

Communiqué
Paris, le 23 septembre 2003

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