Communiqué

La Délégation Régionale soutient l’action de sa section de Calais et de la Fédération LDH du Pas de Calais. Elle constate :

1- Le problème des réfugiés du Pas de Calais n’a pas été réglé par les effets d’annonce à vocation médiatique du Ministre de l’intérieur. Le problème subsiste de près de 2000 personnes ayant fui leur pays pour des raisons politiques, idéologiques ou économiques et que la France ne peut se déshonorer en renvoyant des Afghans, des Kurdes, des Irakiens, des Africains dans des pays où  leur vie est menacée.

Une politique européenne d’accueil doit être élaborée afin d’assurer la prise en compte des flux migratoires provoqués par la mondialisation, les inégalités de développement, l’existence de régimes violant les droits de l’Homme.
L’objectif ne doit pas être de renforcer la citadelle européenne mais de mettre au premier plan la Justice et la Solidarité avec des hommes et des femmes dont la vie est rendu impossible dans leur propre pays.

L’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Convention de Genève doivent être intégralement respectés.

2- L’accueil dans des Centres d’hébergement des réfugiés demandant l’asile en France est une bonne chose. La LDH régionale le demande depuis de nombreux mois sans avoir eu de réponse favorable jusqu’à ces derniers jours. Il n’en demeure pas moins que ces centres d’hébergement ont actuellement une capacité d’accueil très insuffisante. Le préfet de la région, Monsieur Pautrat l’a reconnu lors de plusieurs rencontres avec les responsables régionaux de la LDH. Il est donc nécessaire de créer d’urgence de nouveaux centres. Il est également indispensable d’assurer le suivi des dossiers des demandeurs d’asile afin de donner une issue favorable à leur requête.

3- Le problème des réfugiés ne souhaitant pas s’installer en France mais espérant atteindre l’Angleterre reste entier et demande une solution originale d’urgence. On ne peut fermer Sangatte et laisser des centaines d’hommes et de femmes errer dans les rues, coucher dans les squares ou squatter des bâtiments publics ou privés. Cela constituerait une atteinte à la dignité humaine. Cela  ne pourrait satisfaire la population du littoral et ne  déboucherait que sur une montée d’une xénophobie déjà ultra développée par les adeptes de l’extrême droite, par les « beaufs » adeptes du Ya Ka et par des esprits simples manipulés et inconscients des enjeux humains de l’affaire de Sangatte.

La LDH demande que soit organisée entre les autorités, les élus, les associations et les citoyens une vaste concertation dont l’objectif ne serait pas de développer les polémiques stériles mais de répondre au seul problème urgent, concret et actuel : la mise en place de structures d’accueil des exclus de Sangatte à l’entrée de l’hiver.

Ligue des Droits de l’Homme
Délégation Régionale – Fédération du Nord – Section de Lille
Gérard Minet, Délégué Régional de la LDH.

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