La construction de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), pourtant nécessaire au respect par la France de ses engagements internationaux, est le nouveau cheval de bataille des discours de haine pour répandre l’idée que les migrants sont de facto des délinquants.
A Corlay, à Saint-Brévin-les-Pins ou encore à Bélâbre, les noms des organisateurs diffèrent mais le discours de haine est similaire : vent debout contre la construction de Cada qui dévalueraient l’immobilier et le niveau scolaire des écoles publiques locales en logeant des personnes migrantes. Le parti nationaliste breton, le collectif de la Pierre-Attelée ou encore le collectif Non au Cada à Bélâbre ont adopté des tracts au contenu redondant, qui assimilent migrants aux délinquants, ces étrangers dont l’implantation sur leur commune nuirait irrémédiablement aux habitantes et habitants. Ces discours, parfois suivis de manifestations, sont constitutifs du délit d’incitation à la haine raciale et à la discrimination. La LDH a porté plainte sur le fondement de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, le 20 février 2023 et le 10 mars 2023 pour ces faits.
Corlay
Le 7 février 2024, la LDH a déposé plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction de Saint-Brieuc, concernant les faits qui se sont déroulés à Corlay. Le 13 février 2024, la LDH était notifiée d’une ordonnance de fixation de consignation d’un montant de 6000€, montant inhabituel, particulièrement élevé voire dissuasif.
La LDH a formé appel contre cette ordonnance de fixation de consignation.
Saint-Brévin-les-Pins
La LDH a également déposé plainte avec constitution de partie civile concernant les faits qui se sont déroulés à Saint-Brévin-les-Pins, le 12 février 2024. Le 30 décembre 2024, la LDH était notifiée d’une ordonnance de fixation de consignation d’un montant de 2500€, ce qui est à nouveau particulièrement élevé. Il n’a pas été interjeté appel de cette ordonnance, procédure qui reporte de longs mois l’instruction du dossier.
