Le froid se maintient, la solidarité avec les « Sans logis » aussi

La LDH soutient les sans logis installés dans le Gymnase 21 Av de la porte d’Ivry, et la marche de solidarité dimanche 11 janvier, 15h Métro Porte d’IvryDimanche dernier, 4 janvier, les « campeurs » de la rue de la Banque qui, avec DAL, avec l’accord de la Mairie de Paris, s’étaient installés dans le gymnase Saint-Merri pour échapper à un froid terrible ont opéré leur déménagement. Les familles ont libéré le gymnase St Merri nécessaire pour les activités scolaires. Elles se sont installées dans un gymnase plus grand et plus confortable, à la porte d’Ivry, pour le reste de la vague de froid.

Coercition et cynisme
Il fait froid ! C’est normal, nous sommes en hiver… Ce qui ne l’est pas, c’est que dans un pays qui se vante de son niveau de développement humain, l’on puisse en mourir par défaut de logement pour tous
Ce qui ne l’est pas plus, c’est de constater le cynisme dont fait preuve la ministre chargée du logement. Menacer d’utiliser la force publique pour mettre à l’abri les sans logis, avec le nécessaire accent martial pour montrer l’urgence de la décision, c’est placer bien bas le niveau de responsabilité. Madame Boutin ne veut pas être la ministre des morts de froid. Mais elle n’a pas montré qu’elle était celle du logement social.
Madame Boutin n’a pas pris la mesure de l’indignation que provoque l’évocation de la coercition. Le principe de précaution qu’elle prétend appliquer apparaît pour ce qu’il est, une sorte de protocole compassionnel censé compenser la politique du logement qu’elle n’a pas mené. Et dans quelques jours, à l’arrivée d’un temps plus clément, la fermeture des solutions d’extrême urgence provoquera le retour dans la rue des personnes en situation de simple pauvreté. A quelle aune, chaque année doit-on mesurer le résultat de cette politique ? Au nombre de morts évités pendant les quelques jours de grand froid ? Au nombre grossissant de gens en attente d’une solution correspondant à leurs besoins et à leurs moyens ?

Une crise du logement social
A chaque hiver, dès le premier « Mort de la rue », alors que c’est toute l’année que ces gens vivent cette situation, chaque ministre qui en la successive charge, semble la découvrir. Et de dénoncer la chose tout en appelant à l’urgence de mettre à l’abri. Comme si un abri équivalait à un logis ! Et chaque année, comme l’an dernier les Associations unies l’avaient démontré avec une belle « Nuit de la solidarité », comme Dal le rendait aveuglant avec le campement de la rue de la Banque, les acteurs et militants du logement rappelle que la répétition de l’urgence devrait déboucher une bonne fois pour toutes sur l’urgence de la stabilité d’une part d’un hébergement décent, et d’autre part de l’ouverture d’un nombre annuel suffisant de logements sociaux. Or comme l’ont rappelé le samedi 13 décembre, les organismes de locataires et les organisations syndicales, tous les segments du logement social sont concernés. Le poids des loyers est tel dans les budgets des ménages (le taux d’effort en est le nom statistique officiel), qu’il n’est guère envisageable de quitter un logement social, alors même que les effets de la crise dite faussement financière sur le pouvoir d’achat sont à venir.
Et quand l’hiver vient, quand le froid s’installe, sur qui le gouvernement prétend-il faire tomber la responsabilité de la mort de SDF ? Sur les individus eux-mêmes, qui refusent, n’est-ce pas, de rejoindre des centres d’accueil mis à leur disposition ! Sur l’action irresponsable des militants du logement, qui, n’est-il pas, organise le dépôt dans la rue d’objets encombrants, c’est-à-dire les tentes pour abriter les sans logis et les mal logés ! C’est bien la poursuite de la politique du logement par d’autres moyens : le traitement sécuritaire du social. La LDH invite chacune et chacun à prendre la mesure du risque que fait courir à la démocratie les situations de pauvreté dans lesquelles nombre de nos co-résidents survivent. La LDH proteste contre les poursuites judiciaires et les jugements qui criminalisent les militants du social.

Violences policières
Dimanche dernier, lors de la marche dans Paris, sur le Pont des Arts, au cours d’une manœuvre d’intimidation dont la rationalité a échappé à tous les « participants », certains gardes mobiles, ont eu un comportement brutal incompréhensible, sans justification d’un danger de la part de manifestants pacifiques. C’est pourquoi, des plaintes ont été déposées à l’IGS. Il n’est en effet plus possible de porter plainte contre des policiers, sans avoir au préalable déposé un dossier à l’IGS. Lundi 5 janvier, le Maire de Paris, et d’autres personnalités ont apporté leur soutien à DAL
Mardi, à la suite d’une conférence de presse, 5 personnes ont déposé plainte auprès de l’IGS : 3 mères de familles, la fille d’une blessée agée de 13 ans, et le porte parole du DAL J.-B. Eyraud . Les blessures ont été évaluées à 1 jour d’ITT pour deux mères de familles, à 5 jours pour celle qui a été assommée par un gendarme, et à 10 jours pour JB Eyraud (fracture de la main). Cette évaluation n’est pas définitive, et pourra évoluer en fonction des pathologies.

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