3 novembre 2005 – Violences urbaines Impuissance et mépris

Communiqué de la LDH

Trente ans de mépris, trois ans d’arbitraire érigé en politique, faut-il s’étonner que ce que l’on nomme avec désinvolture « les quartiers » manifestent violemment leur désespoir ?

Les incidents qui se déroulent sont le produit des politiques suivies depuis des décennies. Certes, toutes les politiques ne se valent pas ; il n’en demeure moins que ce qui est en train de se dérouler n’est que le résultat d’échecs répétés et aggravés par trois ans de répression aveugle.

Face à cette situation, les seules réponses sont celles de la provocation, de la force et de l’impuissance. Le ministre de l’Intérieur exprime avec arrogance son désintérêt pour tous ceux qui sont laissés sur le bas côté de la route. En fait de Justice et de fermeté, seul le deuxième terme trouve à s’appliquer renforçant ainsi le sentiment que ce qui importe à ce gouvernement c’est de juguler ces révoltes plutôt que d’apporter des solutions. Comme chez tout gouvernement atteint par l’impuissance, le discours d’ordre remplace la construction d’un autre avenir pour des populations qui constatent qu’elles n’en ont aucun.

S’il est effectivement intolérable que les plus pauvres d’entre nous supportent ces manifestations de violence, le gouvernement est bien malvenu de stigmatiser des populations entières au point de provoquer l’accroissement des violences qu’il dit combattre.

C’est d’une autre politique que nous avons besoin. Il en va de notre responsabilité collective.

Paris, le 3 novembre 2005

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