21 décembre 2007 – Procès intenté à Yazmin Menanteau, présidente de la section LDH de Dax

Analyse de Dominique Guibert, membre du Bureau national de la LDH

Je m’appelle Dominique Guibert. Je suis membre du Bureau national de la LDH que je représente ici et maintenant, à Dax, pendant ce procès intenté à la présidente de notre section locale Yazmin Menanteau. Je lui apporte le soutien de toute l’association : tout le monde saura ainsi que la ligue soutient ses militantes et ses militants quand ils ou elles sont attaqués et en l’occurrence c’est bien le cas dans cette affaire. Contre une organisation qui dérange, il m’apparaît évident que des notables locaux se sont livrés à une tentative d’intimidation.

Pour déchiffrer la stratégie de nos contradicteurs, j’ai retenu quatre niveaux successifs d’analyse. Je vous les propose.

– Il y a d’abord l’infondé, c’est-à-dire la procédure judiciaire, car à la lecture de l’acte d’assignation on cherche en vain les preuves de l’accusation de diffamation. On y trouve de la contestation de la gouvernance municipale, de la critique des personnes qui la servent. On y trouve une saine colère et de la rage devant l’injustice. Car enfin, notre section de Dax a émis un avis politique circonstancié sur le seul fait avéré de ce dossier : une rupture de contrat abusive, sans motif plausible ni mention d’un manquement au travail demandé. Nos contradicteurs protestent mais ne prouvent rien.

– Il y a ensuite l’inacceptable, c’est-à-dire l’accusation faite à Yazmin Menanteau d’avoir utilisé sa charge de militante de la LDH uniquement pour défendre quelqu’un qui lui est personnellement liée. C’est donc dire qu’une militante de la Ligue défendrait quelqu’un par intérêt individuel, et non pas au nom de ce qui est la dignité de notre organisation, la défense de toute personne injustement traitée.

– Puis il y a l’indicible, car la lourdeur, sans commune mesure avec la ridicule accusation de diffamation, des pénalités financières qui sont demandées touche la LDH dans son fonctionnement même. Notre organisation a une présence politique et institutionnelle forte, elle est active et respectée. Mais ses moyens sont pauvres. L’attaque au porte-monnaie est l’arme classique de ceux qui à défaut d’argument, ont de l’argent. C’est peu présentable, mais quelquefois efficace.

– Il y a enfin l’implicite. La stratégie occulte ne serait-elle pas décourager une organisation et ses militants parce qu’ils dérangent des arrangements locaux entre amis ? La LDH ne se compromet avec personne, elle défend les droits, leur respect et leur effectivité. Il nous apparaît normal que dans cette période où des échéances électorales vont redéfinir la vie locale, les acteurs politiques agissent. Mais ce doit être dans le respect des libertés du débat démocratique. Car la fin ne justifie pas les moyens. Au contraire même, c’est le recours à certains moyens qui identifient la fin. La réduction au silence des uns serait-elle la condition de la conservation du pouvoir par les autres ?

On n’intimide pas la LDH en tant qu’elle est une organisation. Mais elle n’existe que par ses militantes et ses militants. C’est pourquoi elle ne tolère pas que l’on tente de les impressionner. Aujourd’hui à Dax, demain ailleurs ? Aujourd’hui contre Yazmin Menanteau, demain contre d’autres ? Aujourd’hui une procédure hors de proportion, demain l’acharnement procédurier ? Je vous invite à rester vigilant et à renforcer la LDH, à Dax et partout en France. C’est notre garantie, c’est notre assurance vie démocratique et pendant que certains vont continuer à faire des mauvais procès, nous nous chargerons de défendre les bonnes causes.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de la section : www.ldh-dax.org

Dax, le 17 décembre 2007.

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