2 octobre 2006 – Racisme Lutter contre le racisme partout en France

Communiqué LDH

Douze jeunes corses sont renvoyés devant la Cour d’assises des mineurs, dans une formation d’exception, pour avoir commis plusieurs attentats dont certains directement dirigés contre des personnes d’origine maghrébine. Il pèse sur eux cette double accusation d’actes de violences et de racisme. C’est l’affaire dite des membres de « clandestini Corsi ». Dès le début de ces attentats, la LDH, par sa structure régionale, a résolument condamné ces actes, déjà intolérables en tant qu’actes de violence, mais encore plus en raison de leur dimension raciste.

Ces faits ne sont pas bénins. Ils révèlent une réelle volonté d’alimenter une démarche raciste. L’Arabe, le Maghrébin sont désignés comme source de nombre de maux, incapables de s’intégrer et polluant une société qui les rejetterait.

Si la LDH regrette que cette affaire vienne devant une juridiction spéciale où les juges des enfants sont au nombre de deux, alors que des mineurs au moment des faits sont concernés, elle entend aussi maintenir sa vigilance à l’égard du racisme, ce pourquoi elle se constituera partie civile.

Elle regrette en même temps que certains aient cru devoir menacer son représentant en Corse, sans trop émouvoir les services de police et le procureur d’Ajaccio chez qui les enquêtes s’éternisent. Elle s’étonne, tout autant, que d’aucuns croient devoir relativiser les faits reprochés aux accusés, en comparant leur sort à celui prétendument plus favorable des émeutiers de banlieues.

Juger ces douze accusés permet de rappeler l’interdit que constituent le recours à la violence et l’expression du racisme. Mais si juger suffisait à faire reculer ce dernier, l’application de la loi de 1972 depuis bientôt 35 ans aurait dû y suffire. Tel n’est à l’évidence pas le cas partout en France. L’enjeu n’est pas de réprimer à outrance, comme cela arrive trop souvent, et de créer artificiellement des victimes. L’enjeu de ce procès est celui du regard critique que toute société doit porter sur elle-même. En Corse comme partout en France.

Paris, le 2 octobre

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