13 juillet 2004 : Le droit de grâce en guise de politique pénale

Si le traditionnel décret de grâce du 14 juillet est, fort heureusement, en général plus étendu que celui de l’année dernière, il convient de s’interroger sur la signification de cette décision du Président de la République.

 

Avec un taux de surpopulation jamais égalé, le système carcéral français est au bord de l’explosion et viole manifestement toutes les conventions internationales dont la France est signataire en ce domaine.

 

C’est là le résultat d’une politique pénale voulue par l’actuel gouvernement sous l’autorité du Président de la République qui, tel un pompier pyromane, tente d’atténuer les effets de cette politique sans pour autant en changer et alors qu’aucune mesure d’accompagnement n’est prise en faveur de la réinsertion des détenus.

 

Il n’est que temps de dire qu’on ne résoudra pas les problèmes que pose la délinquance, dont les causes sociales sont évidentes, en entassant les détenus, en envisageant de construire de nouvelles prisons qui seront immédiatement surpeuplées et en vidangeant périodiquement un peu du trop plein. Il faut tout simplement changer de politique pénale, quitte à affronter courageusement une opinion mal informée.

 

Paris, le 13 juillet 2004

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