07 décembre 2004 – Polynésie française, des pratiques indignes d’un Etat de droit

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), et ses organisations membres la Ligue française des droits de l’Homme (LDH) et la Ligue polynésienne des droits Humains (LPDH) expriment leur plus vive inquiétude quant à la situation qui prévaut en Polynésie française.

 

M. Flosse a rompu les discussions avec la majorité élue en mai 2004 qui auraient pu aboutir à restituer aux habitants de Polynésie leur droit de décider démocratiquement du choix de leurs élus.

 

Le gouvernement français continue d’appuyer M. Flosse et soutient de ce fait des pratiques indignes de la République et d’un Etat de droit.

 

C’est ainsi, alors qu’une instruction est ouverte depuis des années et que M. Flosse a été récemment mis en examen du chef d’emplois fictifs, qu’une enquête des services judiciaires vise actuellement le juge d’instruction chargé de ce dossier.

 

M. Flosse continue, sans qu’intervienne le Haut commissaire, pourtant garant des libertés publiques, à user de la force prétorienne qu’il s’est créé (863 hommes à ce jour) par le biais du Groupe d’intervention de Polynésie (GIP). Il est inconcevable que l’Etat tolère ainsi l’ingérence d’une milice privée rémunérée sur fonds publics dans le conflit en cours.

 

Outre la dissolution pure et simple de l’Assemblée territoriale, qui reste la condition essentielle du rétablissement de la vie démocratique en Polynésie, la FIDH, la LDH et la LPDH appellent le parlement français à instituer une commission d’enquête sur le fonctionnement des institutions polynésiennes dans les plus brefs délais.

 

Paris – Papeete, le 7 décembre 2004

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