La garde à vue de Cédric Herrou est un déni de justice

Communiqué de la LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) proteste vigoureusement contre la mise en garde à vue de Cédric Herrou, défenseur des droits et militant infatigable de la cause des réfugiés et migrants, dans le simple respect de la parcelle d’humanité propre à toute personne.

Parce qu’il s’oppose dans les faits aux pratiques inacceptables des services de police dans la vallée de La Roya, depuis des mois, il est systématiquement arrêté, détenu, surveillé. La LDH s’interroge sur les buts poursuivis à son encontre. Le faire craquer ? L’obliger à un acte illégal ? Le soumettre à une telle pression qu’il se démette ou se soumette ?

La LDH est en droit de demander des comptes au gouvernement. Même si celui-ci veut pratiquer la “dissuasion migratoire”, le Défenseur des droits a rappelé que les migrants ont des droits fondamentaux et que ceux qui leur viennent en aide ne font que leur permettre d’y accéder.

Soit il s’agit d’une décision du seul ministre de l’Intérieur dont on connaît l’outrance dès qu’il s’agit du soutien des associations à des réfugiés ou à des migrants. Il convient de lui rappeler que le délit de solidarité n’existe pas et que la France vient d’être sévèrement épinglée par la CEDH à ce propos. Soit ce sont ses services qui font du zèle faisant de la lutte contre les étrangers l’essentiel de leur mission au détriment des autres, et il appartient à leur ministre de faire le ménage dans ses services. Soit, enfin, il s’agit d’une consigne du gouvernement et il est alors regrettable que de tels actes en soient l’image la plus terne.

La LDH exige la libération immédiate de Cédric Herrou, la levée de toute poursuite et la mise au pas des actes trop zélés d’une police obnubilée par la ligne de leur frontière.

 

Paris, le 26 juillet 2017

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